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Cancer du sein

Les cellules cancéreuses du sein se développent grâce aux particules de graisse alimentaire présentes dans le sang

Les régimes riches en matières grasses et l'obésité augmentent le risque de cancer du sein et, dans certains cas, aggravent les résultats et le pronostic des patients. 

Les cellules cancéreuses du sein se développent grâce aux particules de graisse alimentaire présentes dans le sang Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock




Le cancer du sein est une maladie très invalidante pour les femmes. Selon les chiffres de la Ligue contre le cancer, plus de 54 000 femmes sont touchées chaque année et près d’une femme sur neuf y fera face au cours de sa vie. Dans la dernière étude menée au Norris Cotton Cancer Center de Dartmouth (Etats-Unis), les chercheurs ont démontré le potentiel d'aider les scientifiques à développer une meilleure approche thérapeutique, afin de cibler ce qui sert de carburant aux cellules cancéreuses du sein. 

Les chercheurs ont découvert que les particules de graisse de la circulation sanguine s’introduisent dans les cellules cancéreuses du sein grâce à un mécanisme qui augmente le risque de cancer chez les personnes ayant une alimentation riche en matières grasses et souffrant d'obésité, aggravant même les résultats et le pronostic des patientes. Les résultats de leur étude sont parus dans le Journal of Lipid Research.

Un nouveau mécanisme mis au jour

L'équipe de chercheurs, dirigée par William Kinlaw III, professeur de médecine émérite au Dartmouth and Dartmouth-Hitchcock Norris Cotton Cancer Center, espère mieux comprendre comment le gras provenant de l'alimentation peut influencer les cellules cancéreuses du sein. 

Grâce à cette étude, les chercheurs ont compris que la graisse présente dans la circulation sanguine est utilisée par les cellules cancéreuses pour alimenter leur prolifération. Les particules riches en lipides qui circulent dans le sang peuvent être consommées en grande quantité par les cellules cancéreuses du sein. Ces particules de graisse dans le sang se fixent à la surface de la cellule cancéreuse du sein, grâce à un mécanisme qui n'a jamais été décrit auparavant. 

William Kinlaw III explique sa découverte: “Nous avions déjà montré que les particules grasses dans le sang pouvaient augmenter la croissance des cellules du cancer du sein, mais ces nouveaux travaux démontrent que les cellules cancéreuses du sein peuvent engloutir de grandes quantités de graisse préformée du sang en utilisant un mécanisme inattendu d'absorption des particules de graisse appelé ‘endocytose des lipoprotéines’.” 

La graisse sanguine comme réservoir d’énergie

Selon lui, les cellules cancéreuses du sein profitent des lipides présents dans le sang comme d’un “déjeuner gratuit”, ce qui entraîne une reprogrammation métabolique des cellules. Cette étude révèle donc le lien direct entre les graisses alimentaires et la biologie cellulaire du cancer.

Les chercheurs pensent que de nouvelles thérapies pourraient être développées en se concentrant sur la graisse fabriquée par les cellules cancéreuses comme zone cible. Alors que de nombreux efforts universitaires et pharmaceutiques sont en cours pour cibler la synthèse de nouvelles graisses par les cellules cancéreuses, l'étude montre que les cellules cancéreuses du sein peuvent échapper aux médicaments qui inhibent la synthèse lipidique en prenant simplement des particules plus exogènes de graisse.

L'équipe prévoit maintenant de publier en détail l’influence biologique des régimes riches en matières grasses sur le cancer du sein in vivo, en utilisant des modèles murins.

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