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QUESTION D'ACTU

Hystérectomies

Des radiologues dénoncent des ablations d’utérus trop fréquentes

Dans un article du “Parisien”, des radiologues interventionnels regrettent la systématisation des ablations d’utérus ou de prostate alors que des solutions moins lourdes et moins invasives existent pour conserver les organes.

Des radiologues dénoncent des ablations d’utérus trop fréquentes Ridofranz/iStock




Enlève-t-on trop d’utérus et de prostate en France ? C’est ce qu’affirment aujourd’hui des radiologues interventionnels. Dans un article du Parisien, ces spécialistes de qui interviennent sous guidage et sous contrôle de l’imagerie pour soigner les organes ou traiter les tumeurs, regrettent que de nombreux médecins chirurgiens pratiquent des ablations alors que d’autres solutions, moins lourdes et moins coûteuses pour la Sécurité sociale, pourraient être pratiquées. Seulement, les patients concernés en sont rarement informés.

Une technique sûre mais sous-utilisée

C’est particulièrement le cas pour les hystérectomies, c’est-à-dire les ablations de l’utérus. Selon les radiologues, 20 000 à 25 000 femmes sont concernées chaque année, notamment lorsqu’elles développent un fibrome utérin, c’est-à-dire une tumeur bénigne qui peut occasionner des douleurs intenses et des saignements abondants. Dans la majorité des cas, les femmes atteintes d’un fibrome se font proposer par leur gynécologue une ablation de l’utérus.

Or, rappellent les radiologues, il existe une autre méthode bien moins lourde : l’embolisation. Réalisée en moins d’une heure sous anesthésie locale, elle consiste à boucher les artères du fibrome à l’aide de microbilles. Ainsi celui-ci se nécrose, ce qui stoppe les saignements et les douleurs. Pour le professeur Sapoval, radiologue à l'Hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris (XVe), cette méthode permet non seulement de guérir le fibrome tout en conservant l’utérus, mais “le risque de complications majeures est divisé par deux, l'arrêt de travail est d'une semaine contre deux mois”.

Les gynécologues réticents

Bien qu’écrite dans les recommandations des gynécologues, seules 3% des patients en France bénéficient de l’embolisation. Comment l’expliquer ? Pour le docteur Cohen, radiologue à l’hôpital européen de Marseille, il faut chercher la réponse dans la culture chirurgicale des gynécologues. Selon le docteur Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), c’est aussi une question d’argent. “Tout le monde est payé à l'acte, alors ils n'ont pas envie qu'on leur pique leur marché. Pourtant, une embolisation coûte quatre fois moins cher à la Sécurité sociale !”

Interrogée par Le Parisien, Marie, 44 ans, a subi avec succès une embolisation au printemps 2019, après s’être fait dans un premier temps proposer une hysterectomie par son gynécologue. L’opération a montré qu’elle avait cinq fibromes, dont l’un de 7 cm. “C'était un peu douloureux mais j'étais soulagée de savoir que j'allais être guérie.” Elle a pu regagner son domicile après une nuit d’observation.

Quant à l’ablation partielle de la prostate, elle peut elle aussi être évitée grâce à la technique de l’embolisation. Mais, comme le rappelle Alexandre de la Taille, chef de service à l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), et membre de l'Association française d'urologie, “le problème, c’est que la prostate repousse”. Plus récente, la technique n’a pour l’heure pas été totalement validée.

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