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Une surexposition aux écrans diminue la mobilité des tout-petits

L'activité physique d'un enfant de 5 ans passant 3 heures par jour devant les écrans baisserait en moyenne de 40 minutes.

Une surexposition aux écrans diminue la mobilité des tout-petits Kieferpix/iStock




Smartphones, tablettes, ordinateurs... les écrans ont envahi notre quotidien. De fait, les enfants y sont très exposés, voire surexposés, ce qui engendre de nombreux troubles du développement. Une récente étude menée par 16 chercheurs à Singapour (Malaisie), sur 552 enfants âgés de 2 à 5 ans a démontré qu'une surexposition aux écrans encense des problèmes de mobilité chez les tout-petits. Leurs travaux ont été publiés dans The Lancet Child & Adolescent Health.

Surexposés aux écrans, les enfants bougent moins

Les parents ont été chargés de noter le nombre d'heures quotidiennes que leur enfant passait devant un écran. Passés 3 ans, les chercheurs ont mesuré la mobilité des petits à l'aide d'un accéléromètre, un capteur destiné à mesurer l'accélération. Résultat : les enfants passaient en moyenne 2,5 heures par jour devant les écrans. 

Seulement 19% d'entre eux y passaient moins d’une heure quotidienne, tandis que près d’un tiers (29%) étaient devant plus de trois heures par jour. Selon les données de l'étude, l'activité physique d'un enfant de 5 ans passant 3 heures par jour devant les écrans baisserait de 40 minutes, par rapport à un petit de 2 ans qui y passerait 1 heure.

Les écrans altèrent le développement cérébral des enfants

Dans son livre La charge mentale des enfants (ed. Larousse), la psychologue clinicienne Aline Nativel Id Hammou, spécialisée dans le domaine de l'enfance, l'adolescence et de la famille, alerte sur les dangers liés à une hyperconnexion précoce. Elle évoque notamment “un impact sur le développement cérébral général à l'origine d'un retard de langage, d'une réduction de la capacité d'attention”, ainsi que d'un “manque de créativité et d'expression de l'imaginaire”. Elle évoque également les risques de surpoids, les troubles du sommeil et de la vision (à cause de la lumière bleue).

La psychologue a remarqué que les écrans ôtaient également à l'enfant “la possibilité d'être seul avec lui-même, ce qui est pourtant essentiel, dès le plus jeune âge, pour apprendre à faire face à l'ennui et à l'absence, pour prendre confiance en soi et ne pas toujours s'en remettre aux autres ou à des objets extérieurs.”

Aline Nativel Id Hammou raconte notamment le cas de Guillaume, 5 ans, accro à la tablette que ses parents lui ont offert pour ses 4 ans. Ne parvenant pas à s'en défaire, le petit garçon l'emporte partout avec lui, dans son cartable, aux toilettes et dans son lit. Son écran est devenu son doudou. Si ses parents lui retirent, il hurle et se tape la tête par terre. “Il parle peu, sa tablette parle pour lui et son vocabulaire est uniquement en lien avec ses applications”, écrit la psychologue. Il dessine dessus, mais ne fait que copier-coller les modèles qu'il a sous les yeux, privant ainsi son imagination et sa créativité de s'exprimer. Il faudra 1 an de thérapie à Guillaume pour se sevrer de cette addiction.  

“Le développement est rapide pendant la petite enfance”

En avril 2019, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié de nouvelles recommandations pour les enfants de moins de 5 ans, parmi lesquelles celle qui consiste à bannir les écrans des bébés de 0 à 1 ans. “Il faut faire ce qu’il y a de mieux pour la santé dès le plus jeune âge, estimait le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le développement est rapide pendant la petite enfance et il faut profiter de cette période pour adapter le mode de vie familial dans un sens favorable à la santé.” De deux à quatre ans, le temps passé devant un écran ne doit pas dépasser une heure, sachant que “moins, c’est mieux.”

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