La grippe provoque des symptômes plus sévères chez certaines personnes en comparaison aux autres. Cette variation dans le degré de sévérité de la grippe suscite la curiosité de la communauté scientifique depuis plusieurs dizaines d’années. D’après une étude conjointe de l’université de Californie - Los Angeles et du département de santé de l’Arizona (Etats-Unis), cela serait lié aux infections passées. Selon les souches du virus auxquelles nous sommes exposés pendant l’enfance, notre réaction immunitaire à la grippe varie.
Your first childhood #flu helps explain why the virus hits some harder than others, and why screening travelers is not very effective for the 2019 #coronavirus. https://t.co/W1AiM8cuGm pic.twitter.com/GS7LBySCNB
— UCLA Newsroom (@UCLAnewsroom) February 4, 2020
La notion d’empreinte immunologique
Des recherches précédentes ont révélé l’existence d’une empreinte immunologique chez l’humain. Selon le type de souche du virus de la grippe auquel nous sommes confrontés pendant l’enfance, la réponse immunitaire au virus n’est pas la même à l’âge adulte. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé la sévérité de différentes souches de la grippe selon les âges.
Deux virus étudiés : H1N1 et H3N2
Les chercheurs ont analysé les données concernant deux virus de la grippe : H1N1 et H3N2. La première souche du virus est la moins sévère, elle touche généralement les enfants et les jeunes adultes. H3N2 concerne plutôt les personnes âgées et provoque des cas graves. La majorité des décès liés à la grippe sont dus à cette souche.
L’équipe de recherche constate que les personnes ayant été exposées pendant leur enfance au virus H1N1 avaient moins de risque d’être hospitalisées si elle contractait à nouveau ce virus au cours de leur vie, en comparaison aux personnes qui ont été exposées au H3N2 pendant leur enfance. Pour ces dernières, le fait d’avoir contracté cette souche du virus leur conférait une protection supplémentaire lorsqu’elles étaient contaminées à l’âge adulte.
Une seconde réponse immunitaire moins protectrice
Ce constat serait uniquement valable pour la première exposition. “La seconde souche à laquelle vous êtes exposés ne permet pas de créer une réponse immunitaire qui soit aussi protectrice et durable que la première”, souligne Michael Worobey, co-auteur de l’étude. Lorsque la seconde infection est due à un virus proche de celui lié à la première, notre organisme ne serait pas non plus mieux préparé. “Notre système immunitaire doit se battre pour reconnaître et se défendre face à des souches proches de la grippe saisonnière, même si ce sont les frères et sœurs génétiques des souches qui ont circulé dans les années précédentes”, ajoute-t-il.
En France, la grippe saisonnière a fait près de 9 500 morts au cours de l’hiver 2018-2019. Plus de 85% des victimes étaient des personnes âgées de 75 ans ou plus.