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QUESTION D'ACTU

La chronique du Dr Lemoine

Pollution et descendance

C’est aujourd’hui la journée internationale de la météorologie. Nous allons donc entendre une fois encore les scénarios catastrophes ; peut-être pas celui bien réel de la menace de notre descendance. De nombreuses incertitudes demeurent sur le lien qui peut exister entre environnement et santé humaine. De toutes dernières études font cependant froid dans le dos.  

Pollution et descendance Goldcastle7 / iStock




On sait que la pollution est une menace lente et insidieuse. L’économie mondiale est de plus en plus sensible au temps et au climat. En ce qui concerne la santé, on sait que c’est une bombe à retardement dont le compte à rebours est déjà enclenché, avec l’augmentation considérable du nombre et de la diversité des allergies, maladies cardiovasculaires et cancers.

On oublie qu’il y a plus de 15 ans, on avait retrouvé dans le sang d’une quarantaine de députés européens, qui s’étaient prêtés volontairement à ce test, une incroyable quantité de produits chimiques de l’environnement. Le Lancet, la revue médicale américaine de référence, avance même un chiffre : 9 millions de décès annuels dus à la pollution.

Il faut méditer les résultats d’une étude canadienne sur la qualité de l’air qui nous entoure. Elle laisse pantois… Il faut avouer que les auteurs de ce travail y sont allés un peu fort : ils ont en effet enfermé, pendant 10 semaines, des souris dans des cages posées près d’une autoroute. Ces rats des villes étaient soumis ainsi à une très forte concentration de poussières d’hydrocarbures particulières que l’on sait très cancérigènes. Les chercheurs canadiens ont alors regardé la qualité de ce que l’on a de plus précieux : le patrimoine génétique, l’ADN. Dans le lot de souris des autoroutes, les taux de mutation de l’ADN étaient 2 fois plus élevés que ceux de souris des champs ; et ces mutations ont été transmises à leur descendance.

Cependant, et c’est le seul élément rassurant de cette étude, elles ne provoquent pas chez les souriceaux de maladies ou de déformations évidentes, seul l’ADN a muté.

La conclusion des Canadiens est quand même sans appel : « Les particules aériennes causent des changements génétiques qui peuvent passer d’une génération à l’autre ».

Les risques de cancérogénicité de la pollution pour l’homme et l’animal sont fortement confortés par un grand nombre de données scientifiques variées. Des études portant sur des individus exposés, par leur travail, à la pollution atmosphérique, ont montré, par rapport à des témoins, des fréquences accrues d’aberrations chromosomiques.

L’exposition à la pollution atmosphérique dans l’environnement professionnel ou dans des milieux urbains et industriels est également associée à des changements dans l’expression des gènes impliqués dans les lésions et la réparation de l’ADN.

La pollution de l’air est certes à l’origine de nombreuses maladies, mais on sait avec certitude qu’elle altère aussi l’hérédité. Ce qui n’était qu’une histoire de souris, est devenue une histoire d’homme. 

Docteur Jean-François Lemoine

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