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QUESTION D'ACTU

La chronique du Docteur Lemoine

Changer d’heure, sans se dérégler

Demain, on change d'heure ! Et cette fois, on dormira une heure de moins... Pour une des dernières fois ? Presque tout le monde est d’accord pour dire que cela ne sert pratiquement à rien et, en plus, ce n’est-ce pas forcément bon pour notre santé, notre humeur et notre forme…

Changer d’heure, sans se dérégler Wavebreakmedia / iStock




Cette nuit à 2 h, il sera 3 h... « Bonjour l'heure d'été » !

Nuit plus courte, ça va grogner, ça va se plaindre... Et qu'on est fatigué... Et que ce changement d'heure nous tue... Et que les enfants encaissent mal... La médecine de tous les jours aurait tendance à trouver que c’est dans la tête. En tout cas, bien disproportionné pour ce qui peut paraître un détail… Mais il existe une nouvelle discipline de la médecine, que l’on appelle la « chronobiologie », qui fait de notre horloge interne un outil un peu plus sophistiqué qu’on ne le pense.

Des études suggèrent que ce changement d’heure serait même plus perturbant que le décalage horaire des voyages « est-ouest » que certains d’entre vous ont déjà dû expérimenter. On change d'heure 2 fois par an... Une fois dans un sens, une fois dans l'autre : les conséquences ne sont pas les mêmes dans les 2 cas : il semble que le plus mauvais est le changement de l’été. Parce qu’il nous prive d’une heure de sommeil, à la différence de celui de l’hiver qui en rajoute une. Une seule étude, suédoise, dit qu’il y aurait une augmentation des crises cardiaques dans les trois jours suivant le passage à l’heure d’été contre 5 % de moins lors du passage à l'heure d'hiver… Il n’y a pas d’études similaires dans notre pays, même si de nombreux médecins constatent, chaque année, une augmentation de la consommation de somnifères et de tranquillisants dans les quinze jours qui suivent le changement d’heure ; plutôt l’été d’ailleurs. 

Les défenseurs des changements trouvent que l’on en fait un peu trop, car cela arrive à tout le monde de se coucher une heure plus tard, ou de dormir une heure de moins qu'à l'accoutumée de temps en temps... Et on s'en remet très bien. Ce n’est pourtant pas du tout pareil ! « De temps en temps » signifie que l’on est face à un phénomène ponctuel. Le lendemain, vous reprenez vos habitudes. Là, ça se répète tous les jours, et il faut du temps pour assimiler ce changement. Curieusement, ce sont les « couche-tôt » ou les « lève-tôt », réglés comme du papier à musique, qui ne supportent pas bien… Ils ont pourtant la chance d’avoir une horloge interne bien réglée ; des horloges, parce qu’elles sont plusieurs à gérer tout notre fonctionnement.

On possède en effet une horloge pour les repas, une pour le sommeil, une pour le travail… Ainsi qu’une pour les sécrétions de nos hormones, ce qui explique pourquoi certains dérèglements de ces horloges sont faciles à constater. Par exemple les insomnies toujours à la même heure, les dépressions nerveuses saisonnières ou, tout simplement, la prise de poids à période fixe, traduisent un mauvais fonctionnement de nos rythmes internes.

Quels conseils pratiques pour les enfants et les adultes ?

Les conseils classiques, et surtout pas de médicaments ! Pendant une semaine, évitez l’exercice physique et les excitants après 15 heures, profitez-en pour revoir un peu le confort de la chambre (virez la télé par exemple), aérez, et puis surtout, couchez-vous dès que vous en avez envie. Pour les enfants, il aurait fallu depuis deux jours essayer de perdre ou de prendre une demi-heure, selon le changement. Pour eux et les personnes âgées, c’est un peu plus dur. Prévenez-les de faire attention en faisant du sport, à l’école car, comme pour la conduite automobile, les accidents seront plus nombreux cette semaine… Il ne faut toutefois pas en faire non plus toute une affaire : nous n’avons pas le choix et dans une dizaine de jours, cela sera réglé pour tout le monde.

Docteur Jean-François Lemoine

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