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Allergie à la pénicilline : les patients à faibles risques peuvent en guérir

Dans une nouvelle étude, les chercheurs américains ont “éliminé plus de 90 allergies à la pénicilline à faible risque” grâce à de nouveaux tests à base d'amoxicilline. Les patients peuvent désormais suivre un traitement à la pénicilline en toute sécurité.

Allergie à la pénicilline : les patients à faibles risques peuvent en guérir Sinhyu/iStock




L’allergie à la pénicilline se caractérise par une réaction anaphylactique suite à la prise de pénicilline ou d’un antibiotique de sa famille. Cette réaction se caractérise par une dilatation généralisée des vaisseaux sanguins et une augmentation de la perméabilité des vaisseaux. Cela provoque une chute de la pression artérielle (hypotension), parfois accompagnée d’une perte de connaissance, voire un collapsus cardio-vasculaire (désamorçage de la pompe cardiaque). Ce choc peut également entraîner une constriction des bronches (bronchoconstriction), ce qui mène à des difficultés respiratoires de type asthme ou encore l’apparition d’un urticaire (plaques rouges sur la peau avec des démangeaisons) et d’un œdème pouvant se généraliser. La réaction peut survenir quelques heures/jours après l’administration ou immédiatement après. Auquel cas, elle est plus dangereuse et potentiellement mortelle.

Cependant, même les patients subissant une réaction anaphylactique grave semblent perdre leur sensibilité à un rythme de 10 % ou plus chaque année. Ainsi, d’après une étude publiée dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, toute personne ayant déjà reçu un diagnostic d'allergie à la pénicilline est en droit d’espérer puisque dans leur étude, les chercheurs ont “éliminé plus de 90 allergies à la pénicilline à faible risque” grâce à de nouveaux tests. Ces patients peuvent désormais suivre un traitement à la pénicilline en toute sécurité.

Pour leur étude, des chercheurs du centre médical de l'université Vanderbilt (Etats-Unis) ont suivi pendant sept mois des patients dépistés et identifiés comme étant à faible risque d’allergie à la pénicilline. Ils leur ont administré une dose orale de 250 mg d'amoxicilline. Après quoi, les participants sont restés en observation pendant une heure et demie.

Eliminer jusqu’à 60% des allergies à la pénicilline à faible risque

Les résultats ont montré qu'aucun des patients à faible risque ayant subi un test oral direct pendant la période d'étude n'a présenté de symptômes de réaction allergique lors du test. Cette expérience a donc permis de retirer leur étiquette d’allergie à la pénicilline.

À ce jour, notre équipe a éliminé plus de 90 allergies à la pénicilline à faible risque sans qu'aucun patient ne signale de problème symptomatique”, se félicite Cosby A. Stone Jr, instructeur en allergie/immunologie au centre médical de l'université Vanderbilt et chercheur principal de l’étude. Environ un tiers des patients dont les allergies à la pénicilline ont été supprimées ont déjà commencé à utiliser en toute sécurité les traitements à la pénicilline dans leurs soins de santé ultérieurs lorsqu'ils en ont eu besoin.”

Ainsi, la provocation directe des allergies à la pénicilline à faible risque avec une dose d'amoxicilline peut éliminer jusqu'à 60 % de toutes les allergies à la pénicilline et améliorer les soins de santé futurs d'un patient en élargissant les options de traitement possibles. 

Des tests sanguins peu fiables 

En France, environ 10% de la population est étiquetée comme allergique à la pénicilline. Pourtant, dans les faits, 1% l’est réellement. S’il existe des tests sanguins pour être diagnostiqué, ces derniers ne sont pas assez fiables. Il est donc conseillé de réaliser des tests cutanés chez un allergologue.  

Toutefois, quels que soient les résultats, par principe de précaution, il vaut mieux être chez un médecin ou à l’hôpital lorsque l’on reprend de la pénicilline pour la première fois après une suspicion d’allergie.

Rappelons qu’une étiquette erronée d’allergie à la pénicilline peut potentiellement priver un patient d’un traitement approprié, poussant les médecins à utiliser des antibiotiques à spectre plus large et de deuxième ligne. Cela peut augmenter les risques d’infection lors d’une chirurgie, entraîner de l’antibiorésistance et des séjours plus long à l’hôpital.

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