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Covid-19

Près de la moitié des salariés confinés en détresse psychologique

Une étude menée par OpinionWay révèle que quasiment un salarié sur deux présente des signes de “détresse psychologique” après trois semaines de confinement.

Près de la moitié des salariés confinés en détresse psychologique spukkato/iStock




L'ESSENTIEL
  • Un sondage a été réalisé pour un cabinet de prévention des risques psychosociaux
  • 44% des salariés interrogés présentent des signes de détresse psychologique liés au confinement
  • Les femmes semblent plus sensibles à ces troubles que les hommes

Le confinement pèse sur la santé mentale des travailleurs. Un sondage OpinionWay réalisé pour Empreinte Humaine, cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail, révèle que 44% des collaborateurs présentent de la détresse psychologique, soit dix points de plus qu’avant le début du confinement. Cette enquête d’opinion a été menée entre le 31 mars et le 8 avril auprès de 2 000 personnes.

Un quart des salariés démotivés

Parmi les personnes présentant des cas de détresse psychologique, plusieurs niveaux existent. Un quart d’entre elles ont un niveau de détresse psychologique modéré tandis que 18% ont un niveau élevé et un risque de dépression nécessitant un traitement. Un chiffre qui augmente encore pour les personnes confinées en couple (20 %) ou avec un enfant (22 %). Les femmes sont plus exposées que les hommes à la détresse psychologique. Elles sont 22% à être en situation élevée de détresse psychologique contre 14% des hommes.

Cette étude est inquiétante puisqu’elle ne porte que sur les trois premières semaines du confinement alors que l’on entre dans la cinquième semaine. “Plus le confinement se prolonge, plus il est un facteur de risque pour la santé mentale”, souligne Christophe Nguyen, psychologue du travail et président d’Empreinte Humaine. Les psychologues appellent à une prise de conscience des pouvoirs publics et des entreprises et une mise en place de moyens pour les salariés pour éviter que la situation ne s'aggrave. “On sait ce qui marche: c'est mettre en place des vrais plans de prévention. Des lieux d'écoute, des lieux d'expression, des réunions d'équipe… Ce qui est important est de ne pas rester seul avec sa détresse”, ajoute Christophe Nguyen.

Le niveau hiérarchique comme facteur aggravant

En décortiquant les résultats, on se rend compte que la motivation professionnelle s’est dégradée. Une démotivation présente chez un quart des salariés (24%) et grimpe à 50% parmi ceux qui se trouvent en situation de détresse élevée. Si sept salariés sur dix considèrent que l’entreprise fait de son mieux pour les aider, c’est en premier par leurs collègues qu’ils se sentent le plus soutenus (79%), avant leur N+1 (70%). Célia, employée au service marketing d'une entreprise de cosmétique, décrit à BFMTV les raisons de sa détresse psychologique en télétravail. “C'est une catastrophe, il y a une angoisse constante. La journée de visioconférence ne s'arrête jamais. C'est oppressant car on a l'impression de ne jamais avoir de temps pour soi. On se sent obligés d'être près de son ordinateur, prêt à bondir à la moindre notification d'appel vidéo… Ça rend fou.”

Certains facteurs ont été relevés comme favorisant la détresse psychologique. “On ne connaît pas tous les effets, mais on voit qu'il y a des indicateurs alarmants, explique Christophe Nguyen, président d'Empreinte humaine et psychologue du travail. Aujourd'hui, les managers et les collaborateurs nous parlent d'hyperconnexion, de surcharge de travail, de difficulté à concilier la vie professionnelle et personnelle. Il y a eu une urgence à mettre en place le télétravail. Les outils n'ont pas suivi parce qu'ils n'étaient pas prévus pour.” Les logements sont également un facteur aggravant. Près d'un quart des salariés qui vivent dans un logement de moins de 40 m² sont dans une détresse psychologique élevée.

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