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Confinement

Comment réagir face aux personnes qui ne respectent pas la distanciation sociale?

Depuis le début du confinement, chacun a été confronté à au moins une personne qui ne respectait pas la distanciation sociale ou les gestes barrière. Comment se comporter lorsque cela nous arrive ? Témoignages.

Comment réagir face aux personnes qui ne respectent pas la distanciation sociale? kzenon/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le respect des gestes barrière et de la distanciation est essentiel pour éviter une propagation du coronavirus
  • Face à des comportements imprudents, certains sont tentés de réagir brusquement
  • L'explication est toujours préférable au reproche pour faire comprendre l'importance de ces gestes

Se tenir au moins à un mètre d'écart des passants, tousser et éternuer dans son coude, sortir seul, ne pas toucher inutilement des produits au supermarché… Depuis l'entrée en vigueur du confinement dans une majorité des pays du monde, les mesures de précaution liées à la distanciation sociale posent indéniablement la question du rapport à l'autre. Comment se comporter lorsque l'on se trouve en présence d'une personne qui ne respecte pas les gestes barrières ?

“Je n'ai rien dit car je ne voulais pas donner l'impression de les fliquer”

Agir ou ne pas agir ? C'est le dilemme auquel a été confrontée Christine. “Au début du confinement, dans un supermarché, j'ai vu deux amies venues faire leurs courses ensemble, comme si c'était avant, se remémore l'agent d'assurance de 48 ans. Elles bavardaient, ne portaient pas de masques, et n'appliquaient pas la distanciation d'un mètre. Soit elles étaient tellement absorbées par leur conversation qu'elles ne faisaient pas attention, soit elles s'en fichaient. En tout cas, elles bloquaient les allées sans considération pour les autres clients et les frôlaient, alors que tout le monde tentait de les éviter.”

Très tentée d'intervenir, Christine s'est finalement résignée. “Je leur jetais des regards noirs, et je n'étais pas la seule. Je n'ai rien dit car je ne voulais pas donner l'impression de les fliquer, mais, après coup, je l'ai regrettée”, raconte la quadragénaire. Même son de cloche chez Marine. “En allant faire les courses à pied, j'ai croisé deux femmes, visiblement amies, qui se promenaient chacune avec leurs enfants, relate l'étudiante de 24 ans. Elles ne respectaient évidemment pas la distanciation sociale et les jeunes couraient dans tous les sens ; ils occupaient donc la totalité du trottoir.”

Résultat : Marine fait un écart de trajectoire pour les éviter et doit marcher sur la chaussée. “J'ai eu du mal à y croire mais une des mères m'a interpellée en me disant sur un ton agressif : ‘Pas besoin de partir, ça ne saute pas d'une personne à l'autre, vous savez !’. J'ai halluciné : c'est eux qui étaient en tort et ils se sont permis de me faire une remarque, montrant, en plus, qu'ils n'avaient pas compris le sens des gestes barrière ni les risques importants de contamination, déplore la vingtenaire. J'aurais dû m'arrêter, ne serait-ce que pour expliquer calmement la nécessité de respecter les mesures de précaution. Mais j'étais choquée qu'elle m'ait parlé comme ça, donc j'ai seulement rétorqué : ‘Si, justement !”, avant de continuer ma route".

Privilégier l'empathie au reproche

Marine aurait-elle dû s'arrêter ? Christine aurait-elle dû faire une remarque aux clientes du supermarché ? De manière générale, quel est le comportement à adopter face à l'incivilité de certains ? Le 13 avril dernier, le Time a contacté plusieurs experts en éthique médicale et en politique de santé pour obtenir des éléments de réponse. Verdict : il serait logique d'intervenir en voyant des personnes ne pas respecter les gestes barrières, mais la manière de le faire est extrêmement importante. D'abord, car il faut veiller à respecter chacun en restant poli, mais aussi parce que les résultats dépendront du ton employé.

En effet, le reproche et la honte sont bien moins efficaces que l'empathie, l'humour et le bénéfice du doute pour changer les habitudes des autres. Montrer le bon exemple est également indiqué. En outre, le Time conseille l'approche “Ce n'est pas toi, c'est moi”, qui consiste à dire à quelqu'un qui ne respecte pas la distanciation sociale que, comme vous ou n'importe qui pourrait avoir le Covid-19 sans le savoir, il est préférable qu'il se tienne à plus d'un mètre de distance pour se protéger.

Vivre en bonne intelligence

Christine a déjà constaté que le dialogue portait ses fruits. “Au supermarché, il m'est récemment arrivé de dire à un client en souriant: ‘Si vous êtes dans l'allée, je ne peux pas y venir, de manière à ce qu'il se déplace pour que l'on respecte la distanciation, ce qu'il n'aurait pas fait de lui-même, se remémore-t-elle. En fait, il suffit de demander gentiment pour que ça se passe bien. Il faut aussi se dire que l'autre n'a pas forcément un comportement irresponsable, mais qu'on devait juste se mettre d'accord à deux pour respecter la distanciation sociale.” Le secret du respect des mesures barrières : vivre en bonne intelligence.

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