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Coronavirus : un assistant vocal pour repérer d’où l’épidémie peut repartir

L'Inserm lance AlloCovid, un service téléphonique pour aider à repérer les malades du coronavirus et prévoir les endroits où les contaminations pourraient repartir. 

Coronavirus : un assistant vocal pour repérer d’où l’épidémie peut repartir Prostock-Studio/iStock




L'ESSENTIEL
  • AlloCovid, une plateforme téléphonique mise en place par l'INSERM, peut aider à repérer des foyers de redémarrage de l'épidémie
  • C'est la localisation des personnes qui appellent pour évaluer leurs symptômes et être guidés pour leur prise en charge qui apporte ces informations

L’après-confinement se prépare. Alors que la courbe d’hospitalisation dues au Covid continue de baisser, l’Institut national de santé et de la recherche médicale (Inserm) lance lundi 27 avril un service téléphonique pour aider à repérer les malades du Covid-19 et prévoir les endroits où les contaminations pourraient repartir. AlloCovid est accessible au 0 806 800 540, au prix d’un appel normal.

Quand un malade appelle, de façon anonyme, pour décrire ses symptômes (toux sèche, fièvre, courbatures, perte d’odorat ou de goût…), un assistant virtuel téléphonique lui pose diverses questions. En fonction des réponses du patient, il lui donne des conseils et l’oriente soit vers le 15 soit vers un généraliste, à consulter physiquement ou en ligne. L’échange dure trois minutes et permet de repérer les endroits où le virus pourrait repartir. En effet, les appelants donnent leur code postal, information détruite par la suite, assurent les concepteurs du système.

“Cette localisation nous permettra, notamment lors du déconfinement, d'identifier des foyers de résurgence et de tout de suite pouvoir régler les problèmes au niveau de la commune pour éviter d'avoir à reconfiner tout le monde. Cela peut être une arme très efficace", explique Xavier Jouven, cardiologue et épidémiologiste à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, à France Inter.   

Mille assistants virtuels téléphoniques sont déjà prêts 

“En utilisant cet outil, les citoyens sont mieux informés, mais participent également à la lutte contre la pandémie. Car l'ensemble des données, anonymisées, sont remontées aux autorités de santé pour assurer un suivi en temps réel de l'épidémie partout en France, DOM-TOM inclus, notamment dans la perspective d'accompagner la sortie de confinement et détecter immédiatement de potentiels foyers de résurgence”, s’enthousiasme-t-il auprès du Parisien.

Mille assistants virtuels téléphoniques sont déjà prêts, capables de répondre à mille appels simultanés de particuliers. S’il le faut, l’Inserm pourra doubler ou tripler le nombre de robots pour répondre à plus d’appels.

Une fois la pandémie terminée, AlloCovid pourrait ensuite être proposée aux patients transplantés ou aux insuffisants rénaux. Le robot vocal pourrait les appeler régulièrement pour assurer un suivi médical et détecter automatiquement des signes inquiétants. 

Une alternative à l’application de traçage controversée du  gouvernement  

Mais en attendant, ce système se présente comme une alternative à l’application de traçage numérique StopCovid proposée par le gouvernement. Très polémique, cette application a été débattue mardi 28 avril à l’Assemblée nationale. Dans le détail, Stop Covid est une application à installer sur smartphone. Une fois téléchargée, elle préviendrait les utilisateurs ayant été en contact avec un malade testé positif au coronavirus. Ces derniers pourraient alors se faire dépister et être pris en charge au plus tôt ou confinés, même s’ils ne développent pas de symptômes.

Toutefois, ce système implique que la personne testée positive le déclare et accepte de diffuser cette information à des inconnus. Pour la CNIL, le volontariat est la meilleure garantie du respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) car, bien sûr, l’anonymat sera de mise. Il faudra donc informer les utilisateurs sur plusieurs points : “Quelles données sont utilisées, par qui, avec qui sont-elles partagées, pour quelle finalité, pour combien de temps. Il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de case pré-cochée”, explique la CNIL.

Cependant, le flou demeure encore quant aux bases de données à utiliser pour remonter le fil des personnes croisées. Si l’application ne devrait demander aucune donnée personnelle comme l’état civil ou le numéro de téléphone de l’utilisateur, rien n’est encore décidé. 

Outre l’inquiétude autour d’un éventuel détournement des informations vers d’autres usages, certains doutent de l’efficacité d’un tel système. En effet, “Google reconnaît que les mécanismes de récolte de données d'Android ou de Google Maps ne sont pas construits pour fournir des enregistrements robustes et de haute qualité à des fins médicales et ne peuvent être adaptées à cette fin”, détaille la CNIL.

De plus, StopCovid suppose que tous les Français disposent d’un smartphone dont ils ne se séparent jamais. Or, “25 % des Français n'ont pas de smartphone et ce taux est plus élevé chez les plus de 70 ans (44 %) (...) Il y a aussi la question de la compétence numérique et celle des zones blanches”, assure Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL. Enfin, il faudrait pouvoir “mettre en place un testing des patients qui ont le moindre symptôme ou même qui demandent à être testés", rappelle le professeur Jean-François Delfraissy, médecin spécialiste de l’immunologie et président du Comité consultatif national d'éthique. Il s’interroge : “Aurons-nous la capacité de tester très largement les cas contacts ? Pour l'instant, je réserve ma réponse.”

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