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Covid-19

Le gel hydroalcoolique, objet de tous les trafics

En Inde, les autorités luttent contre la fabrication et la revente de gel frelaté. En France, la police a saisi plusieurs gels non conformes. 

Le gel hydroalcoolique, objet de tous les trafics Zephyr18/iStock




Une pandémie n’arrête pas les trafics. Depuis quelques semaines, des arnaques au gel hydroalcoolique ou au masque alimentent les pages faits divers des journaux. La France n’est pas le seul pays concerné, en Inde, la police lutte contre la production de gel hydroalcoolique frelaté. Les reporters de l’émission Complément d’enquête sur France 2 ont enquêté sur ces filières. 

Du gel fabriqué illégalement en Inde

Dans le reportage, diffusé le 14 mai 2020, les journalistes suivent un inspecteur du département médicaments du ministère de la Santé indien dans une entreprise du Nord-Est du pays. Le fonctionnaire la soupçonne de fabriquer du gel hydroalcoolique, sans avoir les autorisations nécessaires. 

Sur place, il découvre des conditions de production bien éloignées des normes sanitaires exigées. Il n’y a pas de sas de décontamination, alors que c’est obligatoire pour fabriquer ces produits, les bassines utilisées ne sont pas stérilisées, les cuves sont simplement posées sur le sol et les ouvriers ne portent pas de gants ni de blouses ou de bottes. 

Les deux frères à la tête de l’entreprise expliquent avoir commencé à produire du gel hydroalcoolique lorsqu’ils ont constaté qu’il y avait une forte demande liée au coronavirus. Ils ne possèdent pas l’autorisation leur permettant de fabriquer ces produits, mais de faux documents affirmant qu’ils respectent les normes internationales, notamment la certification européenne. Le gel frelaté devait certainement être exporté dans l’Union européenne. La marchandise a été saisie par les policiers, soit 3 500 bidons d’une valeur de près de 11 000€. 

Cette entreprise indienne n’est pas la seule à profiter de l’épidémie. Entre le 3 et le 10 mars 2020, Europol a organisé une vaste opération de lutte contre les marchandises médicales de contrefaçon dans 90 pays. Elle a permis de saisir 4,4 millions de produits interdits. 

Plusieurs interpellations en France 

En France, les autorités luttent aussi contre les contrefaçons. Le 18 mars, la préfecture de police a annoncé avoir saisi 240 bouteilles de faux gels hydroalcooliques et 15 490 masques destinés au marché noir dans un commerce du 19e arrondissement de Paris.

À Nice, une pharmacienne a été interpellée pour avoir vendu illégalement des masques et du gel hydroalcoolique non-conformes. “Son gel n'est pas du poison, mais la façon de procéder n'est pas correcte, elle-même le reconnaît, a déclaré son avocat, Laurent Terrazzoni à Franceinfo. C'est le manque d'étiquetage et d'information qui a été sanctionné : il n'a pas été démontré que son gel n'était pas bon.” 

Des particuliers ont aussi revendu des produits non-conformes. France 3 Hauts-de-France relate qu'un homme a été interpellé dans l'Oise pour trafic de gels et de masques périmés. Le quinquagénaire avait mis en vente sur le site de revente entre particuliers Le Bon Coin, plus de 94 flacons de solution hydroalcoolique périmée et près de 10 000 masques.            

Les gels et solutions sont encadrés par une norme NF EN14476, détaillée sur le site de l’Agence de sécurité du médicament : les produits hydroalcooliques doivent présenter une concentration en alcool comprise entre 60 et 70%. Depuis le 31 mai, les gels et solutions hydroalcooliques doivent obligatoirement mentionner cette concentration sur leur étiquette. Si vous devez vous en procurer, soyez vigilants !

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