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Les «gamers» regrettent presque le confinement !

Traditionnellement marginalisés par la société, les gamers ont eu gain de cause pendant le confinement : fin mars, l'OMS a encouragé le lien social à travers les jeux en ligne. Pour certains passionnés du jeu vidéo, ce loisir s'est révélé véritablement salvateur pendant la crise sanitaire. Témoignages.

Les \ Gorodenkoff/iStock




Rester chez soi pour sauver des vies. Si la majorité de la population a eu du mal à accepter l'idée de se confiner, certains se sont réjouis d'être légalement tenus de quitter leur domicile le moins possible. Il s'agit des gamers, ces passionnés de jeux vidéo. "J'étais carrément content d'être confiné ; c'était une bonne excuse pour pouvoir jouer 8 heures par jour tranquillement, raconte Julien, saisonnier chez Lindt, dans les Pyrénées-Atlantiques. Et encore, 8 heures par jour, ce n'est pas beaucoup !".

Le jeune trentenaire aurait dû commencer son contrat de travail le 17 mars, mais a été mis au chômage dès que le confinement est entré en vigueur. "Je n'ai pas vraiment ressenti le contexte anxiogène ; en ayant la tête occupée à jouer je n'y pensais pas vraiment", remarque-t-il. En effet, si la forte appétence pour les jeux vidéo n'est traditionnellement pas bien perçue par la société, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s'est associée à 18 acteurs du secteur à la fin mars pour diffuser des messages de prévention et encourager le lien social à travers les jeux en ligne. Un comble pour l'instance qui avait ajouté le "trouble du jeu vidéo" à la Classification internationale des maladies.

"Pendant le confinement, j'entretenais toujours le lien social par le jeu" 

"Ça faisait du bien, que l'on nous incite à jouer pour une fois, reconnaît Julien. Puis, c'est un peu comme si on était habitués à ne pas avoir besoin d'un contact physique avec les autres. Pendant le confinement, j'entretenais toujours le lien social par le jeu ; ça ne me manquait pas de ne pas voir mes amis". Pour Benjamin, 28 ans, pouvoir jouer en réseau chaque soir du confinement, ou presque, a même été salvateur.

Depuis que son grand-frère lui a laissé l'accès à la Nintendo lorsqu'il était enfant, le vingtenaire touche à tout : consoles, PC. "J'ai eu une adolescence ponctuée par le jeu vidéo : en famille d'abord, puis avec les copains", se remémore-t-il. Il y a deux ans, il s'est acheté son propre ordinateur de bureau, spécifiquement pour jouer. "Ça occupe mon temps libre en semaine : ça peut être le soir, la nuit, au réveil… Dès que je ne travaille pas et que je n'ai pas d'autres choses importantes à faire, je joue", décrit Benjamin.

"J'ai rêvé toute mon adolescence que l'on m'oblige à rester chez moi pour jouer"

Vendeur chez un primeur parisien, il fait partie des personnes qui ont dû continuer à se rendre sur leur lieu de travail pendant le confinement. "C'est un comble parce que j'ai rêvé toute mon adolescence que l'on m'oblige à rester chez moi pour jouer tranquillement et le jour où le gouvernement ordonne de le faire, moi je suis plus utile dehors", glisse le vingtenaire.

Confronté à des conditions de travail assez difficiles, avec la mise en place de nouvelles pratiques afin de garantir le respect des gestes barrières, Benjamin comptait énormément sur le jeu. "Ça m'a beaucoup aidé de pouvoir jouer et de retrouver mes amis comme ça ; c'était une sorte d'échappatoire face à la dureté du quotidien et la morosité du contexte, souffle-t-il. Dès que je rentrais du boulot, je savais que je les trouverai connectés et qu'on pourrait parler et jouer ensemble pour décompresser, sachant qu'eux étaient vraiment confinés. Ça m'a donné un lien social dans mon isolement".

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