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ASCO : les avancées dans le cancer du sein, de l'utérus et du cerveau pédiatrique

Sur leur site, des chercheurs de l'Institut Curie ont décrit en avant-première des avancées réalisées dans la lutte contre le cancer du sein, de l'utérus et du cerveau pédiatrique. Ces résultats seront présentés à l'ASCO, le plus grand congrès américain consacré au cancer, qui se tient virtuellement cette année, du 29 au 31 mai. 

ASCO : les avancées dans le cancer du sein, de l'utérus et du cerveau pédiatrique Motortion/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le cancer est aujourd'hui une des causes majeures de décès dans le monde
  • Le plus grand congrès mondial sur la maladie, l'ASCO, se déroule jusqu'au 31 mai
  • Des avancées dans le traitement des cancers du sein et de l'utérus sont annoncées

Le cancer est une cause majeure de décès dans le monde. En 2015, il a entraîné 8,8 millions de décès. Chaque année, l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), le plus grand congrès américain consacré au cancer présente les nouveaux progrès scientifiques dans la lutte contre la maladie. Cette année, en raison de l’épidémie de coronavirus, il se tiendra virtuellement, du 29 au 31 mai. Des chercheurs français y participeront bien sûr. Sur le site de l’Institut Curie, des chercheurs ont présenté mardi 27 mai en avant-première des résultats prometteurs concernant le cancer du sein, de l’utérus et du cerveau pédiatrique. Le point.  

Quelles avancées concernant le cancer du sein ?

Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes dans le monde et représente 16% de l’ensemble des cancers féminins. En France, il est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier. En 2017, près de 60 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 12 000 décès comptabilisés. Pour le soigner, les scientifiques s’intéressent à plusieurs stratégies. Ici, le Pr François-Clément Bidard, oncologue médical présente les résultats de l’étude PADA-1. “Menée sur plus de 1 000 patientes dans 83 centres hospitaliers en France, elle montre que la détection, à partir d’une simple prise de sang, de mutations du gène ESR1 est synonyme de l’apparition plus rapide d’une résistance aux traitements chez les femmes traitées par l’actuelle combinaison de référence de médicaments associant une anti-aromatase et un inhibiteur du cycle cellulaire”, détaille l’Institut Curie. « Cette démonstration faite, les chercheurs espèrent que la suite de l’étude PADA-1 établira qu’il existe une alternative efficace pour ces patientes ».

A l’ASCO, le Pr Jean-Yves Pierga et le Dr Étienne Brain, de l’Institut Curie présenteront également Mammaprint, l’étude « d’une combinaison de 70 gènes » permettant « d’identifier les patientes atteintes de cancer du sein pour lesquelles une chimiothérapie est inutile ». « Compte tenu des effets secondaires parfois difficiles qui accompagnent la chimiothérapie, cette confirmation de la possibilité d’une désescalade thérapeutique des indications de chimiothérapie sans risque majeur est une information très importante et encourageante tant pour les cliniciens que pour les patientes », conclut le communiqué. 

Et si le cancer du sein est de mieux en mieux pris en charge, dans 4 ou 5% des cas malheureusement, les patientes sont dépistées trop tard et au moment du diagnostic on découvre la présence de cellules cancéreuses en dehors du sein: on parle alors de cancer métastatique ou de stade 4. Mais cela arrive le plus souvent en cas de rechute.  Ici, le Dr Florence Lerebours, onco-sénologue à l’Institut Curie, présente les résultats de l’étude BYLieve. Cette dernière démontre « l’efficacité et la sécurité d’emploi d’une nouvelle combinaison de traitements contre certains cancers du sein avec récepteurs hormonaux positifs et présentant une mutation du gène PIK3CA. En effet, cette mutation, l’une des plus fréquentes dans le cancer du sein, est synonyme de mauvais pronostic ». L’étude a montré que la combinaison de deux molécules, l’alpelisib et le fulvestrant, était très prometteuse. Les chercheurs encouragent donc « son utilisation » pour les patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique

Quelles avancées concernant le cancer du col de l’utérus ? 

Le cancer du col de l’utérus est attribuable dans près de 100% des cas à une infection persistante par un papillomavirus humain (HPV), une infection transmissible par contact sexuel. Au cours de leur vie, huit femmes sur dix sont exposées au virus HPV. Dans le monde, on estime à 570 000 le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l'utérus et à 266 000 le nombre de décès en 2018.  En France, il s’agit du douzième cancer féminin le plus fréquent et on compte 3000 nouveaux cas environ chaque année. Le taux de survie à 5 ans est de 63 % et de 59 % à 10 ans.

Lors de la chirurgie du cancer du col de l’utérus, les médecins réalisent en général un curage des ganglions lymphatiques du pelvis, au cas où ces derniers seraient atteints par des cellules tumorales et pourraient constituer un nouveau foyer cancéreux. « Mais dans 15 % des cas, cette intervention provoque un lymphœdème des jambes : un gonflement, souvent douloureux et qui peut engendrer d’autres complications », explique l’Institut Curie. C’est pourquoi, depuis quelques temps, les chirurgiens proposent d’abord de réaliser une biopsie du ganglion sentinelle, le plus proche de la tumeur. Si ce dernier contient des cellules tumorales, un curage complet a alors lieu. Le Pr Fabrice Lécuru, chirurgien en gynécologie à l’Institut Curie a piloté une étude afin de vérifier la pertinence de cette stratégie. Résultat : cinq ans après le traitement, la survie des patientes est la même, qu’elles aient subi une simple biopsie ou un curage bilatéral des ganglions. « Un troisième essai clinique doit encore confirmer ces résultats et si c’est le cas, la technique du ganglion sentinelle deviendra le nouveau standard de prise en charge, ce qui améliorera considérablement la qualité de vie des patientes », espère le Pr Lécuru.

Quelles avancées concernant le cancer cérébral pédiatrique ? 

Les tumeurs du système nerveux central sont les tumeurs solides de l'enfant les plus fréquentes. Elles représentent près de 30% des tumeurs, juste avant les leucémies. Elles touchent plus de 3 000 enfants par an en Europe et environ 500 par an en France. La forme la plus courante est le gliome de bas grade. Généralement, elles se soignent bien mais il arrive que les tumeurs ne puissent pas être retirées complètement par la chirurgie et que les chirurgies complémentaires soient suivies de rechutes. C’est pourquoi, les chercheurs ont essayé de conjuguer le dabrafenib et le trametinib, « deux molécules dont l’association a déjà fait ses preuves chez l’adulte et contre d’autres types de cancers », explique l’Institut Curie. Résultat : « très peu d’effets indésirables majeurs ont été observés et la maladie a pu être stabilisée dans 89 % des cas ». Ainsi, le Dr Isabelle Aerts, pédiatre à l’Institut Curie et co-auteure de l’étude qui sera présentée à l’ASCO, encourage à de plus amples études sur cette stratégie thérapeutique.

 

 

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