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Coronavirus et tests sérologiques : quelles conditions pour être remboursé ?

Jeudi 28 mai, un arrêté et un décret précisant les conditions de remboursement des tests sérologiques pour dépister le coronavirus est paru dans le Journal officiel. Pourquoi Docteur vous en dit plus. 

Coronavirus et tests sérologiques : quelles conditions pour être remboursé ? SAMARA HEISZ/ISTOCK




L'ESSENTIEL
  • Le remboursement des tests sérologiques ne s’applique qu’aux produits du marché déjà homologués par le CNR.
  • Ils regroupent les test ELISA ou TDR.
  • La prise en charge concerne le personnel médical, les personnes vulnérables et celles à qui le médecin a prescrit l'un de ces tests.

Voilà une nouvelle qui devrait réjouir les Français. Alors que de nombreux citoyens tombés malades pendant le confinement cherchent à savoir s’ils ont bien contracté la Covid, la plupart d’entre eux étaient freinés par le prix des tests sérologiques, dont les tarifs oscillent entre 25 et 45 euros selon les laboratoires, et n’étaient pas remboursés. Dorénavant, certains tests validés la semaine dernière par le Centre National de Référence (Institut Pasteur) seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie, sous conditions. Jeudi 28 mai, un arrêté et décret précisant ces dernières est paru dans le Journal officiel. Il rentre en vigueur dès à présent. Pourquoi Docteur vous en dit plus. 

Le remboursement à 100% est notamment effectif pour « les personnels de santé ou qui exercent en structure médicale ou médico-sociale, compte tenu de l’exposition particulière au virus qui a pu être la leur et du fait qu’ils interviennent au contact de personnes fragiles », explique le ministère de la Santé. Le nouveau décret « prévoit également une prise en charge intégrale par l'assurance maladie obligatoire de la consultation de suivi des personnes vulnérables face à l'épidémie de Covid-19 réalisée à la sortie de la période de confinement, de la consultation réalisée suite au dépistage positif de l'assuré infecté par le covid-19 et de la consultation de « contact tracing » ainsi que du test sérologique de recherche des anticorps au virus SARS-CoV-2», est-il décrit dans le Journal officiel. Par « personnes vulnérables », il faut comprendre les personnes susceptibles de développer une forme grave de la Covid comme les personnes âgées ou souffrant de pathologies sous-jacentes.

Pour les autres Français qui souhaiteraient effectuer un test sérologique, le remboursement fonctionne désormais pour les usages suivants : « confirmer le fait qu’une personne est infectée, dès lors qu’elle présente des symptômes, mais qu’un premier test par RT-PCR s’est révélé négatif. Les tests sérologiques interviennent alors en complément de diagnostic » et « à posteriori, alors que la personne ne présente plus de symptômes et n’a jamais été testée positive par RT-PCR, pour confirmer qu’elle a bien été infectée par le virus et permettre ainsi par exemple d’éviter d’éventuelles complications ultérieures ». Une ordonnance médicale est donc nécessaire.

12,15 euros pour un test ELISA et 9,45 euros pour un test TDR

Enfin, le remboursement de ces tests ne s’applique qu’aux produits du marché déjà homologués par le CNR, dont la liste figure sur le site du ministère de la Santé. Celle-ci recouvre deux catégories de tests de diagnostics sanguins. Ceux dits « automatisables ELISA » sont réalisés en laboratoire d’analyse de biologie médicale à la suite d’une prise de sang et leurs résultats sont connus en quelques heures. Ceux dits de diagnostic « rapide » ou TDR analysent une goutte sang prélevée sur le bout du doigt et délivrent leurs résultats en quelques minutes.

Les prix de référence fixés pour le remboursement de l’acte de réalisation d’un test sérologique sont de 12,15€ pour un test ELISA et de 9,45€ pour un TDR. Cette prise en charge sera intégrale jusqu’au 21 juin. A partir de là, il faudra cocher un certain nombre de critères complémentaires de traçabilité pour continuer à en bénéficier. Le but étant de suivre au mieux l’évolution de l’épidémie.

Cette prise en charge s'effectuera à 100 % jusqu'au 21 juin, date à partir de laquelle il faudra cocher un certain nombre de critères complémentaires de traçabilité, indispensable au suivi et à la gestion de l'épidémie, pour continuer à en bénéficier. Le 20 mai, quand elle a rendu un avis favorable à l’inscription au remboursement de certains tests sérologiques de dépistage à la Covid, la HAS recommandait notamment d’intégrer les résultats de ces derniers dans la base de données SIDEP (service intégré de dépistage et de prévention), au même titre que ceux des tests virologiques, "ceci afin d’assurer leur traçabilité et une meilleure gestion de l’épidémie". Cette base devrait permettre de collecter les analyses des laboratoires publics et privés. 

La HAS était d'abord sceptique quant aux tests sérologiques pour le grand public 

Jusqu’ici, seuls les tests virologiques (RT-PCR) étaient remboursés par l’assurance maladie. Cet examen consiste en un prélèvement naso-pharyngé. Ce dernier se fait à l’aide d’un petit écouvillon inséré dans le nez. Il s’agit d’un test rapide à effectuer et non invasif. Qui plus est, le résultat est disponible en quelques heures. Mais ces tests ont été accusés de manquer de fiabilité et ne peuvent détecter le virus que quand il est présent.

Les tests sérologiques permettent quant à eux de savoir si quelqu’un a eu la Covid-19, même si la personne n’est plus malade, en regardant si elle développé des anticorps. Mais même si l’examen se révèle positif, cela ne garantit nullement une immunité complète contre la maladie. Il faut que les anticorps soient présents en quantité suffisante pour empêcher le virus de se multiplier en cas de nouvelle infection. Ces tests peuvent à avoir lieu à partir du 7ème jour suivant l’apparition de symptômes pour les patients hospitalisés et du 14ème jour pour ceux sans signe de gravité, précise la HAS, à l’origine contre la disposition de tests sérologiques au grand public.

"Mal utilisés, les tests pourraient induire en erreur les patients sur leur immunité. Un relâchement sur les mesures barrières et la distanciation sociale pourrait ainsi augmenter le risque d'une nouvelle vague épidémique", avait-elle expliqué au Point. Si elle a fini par changer d'avis pour les tests sérologiques à réaliser en laboratoire, elle reste toutefois fermement opposée aux auto-tests, que les patients pourraient réaliser eux-mêmes de chez eux. Les experts ont souligné l’absence à ce jour de données sur la fiabilité des performances des autotests Covid-19 sur sang total et en conditions réelles d’utilisation et les difficultés potentielles de lecture et d’interprétation des autotests Covid-19”, explique-t-elle ainsi sur son site. Qui plus est, “il n’y a pas de traçabilité des résultats obtenus par autotests”.

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