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Économie

Masques en tissu : et maintenant, un risque de surproduction...

Après avoir été en pénurie de masques en tissu, la France semble être en passe de surproduire. Explications.

Masques en tissu : et maintenant, un risque de surproduction... Julia_Sudnitskaya/iStock




Les masques semblent être au gouvernement ce qu'est le sparadrap du Capitaine Haddock, un enchaînement de couacs qui lui colle à la peau. Après une ruée sur les masques en tissu durant le confinement et au début du déconfinement, les demandes s'amenuisent depuis quelques semaines... au point que les entreprises hexagonales accumulent des stocks. Une situation périlleuse pour nombre d'entreprises déjà fragilisées par la crise économique. C'est notamment le cas de la gérante de l'usine textile l'"Atelier d'Ariane" près de Troyes. Elle a recruté une vingtaine de personnes et investi 300 000 euros dans cette aventure. "Il y a de la colère, un sentiment d’injustice, on se dit qu’on s’est mobilisés, on a l’impression qu’on va payer les pots cassés. Notre engagement ne va pas payer si on doit rester avec des stocks sur les bras", regrette la cheffe d'entreprise auprès de la télévision publique.

Même malaise en région lyonnaise où selon France 3 des dizaines d’entreprises régionales déplorent déjà 450 000 masques invendus. "Les commandes qui s’annulent, c’est surtout de la part des distributeurs, qui voient eux-mêmes des commandes annulées de la part de leurs clients", explique Grégory Poisay, directeur général de Boldoduc à la chaîne régionale.

Soupçons de concurrence déloyale

Pourtant la baisse de consommation des masques en tissu semble ne pas être la seule explication. "Les commandes s’effondrent, quand elles ne sont pas annulées face à la concurrence des produits d’importation à moindre coût" assure Pierric Chalvin, le délégué général chez Unitex, qui représente l’ensemble des activités de la filière en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les pages des Échos.

L'appât de l'article pas cher asiatique plutôt que soutenir la production locale ? Un manque de patriotisme qui agace les chefs d'entreprises surtout lorsque cela semble venir du gouvernement. "On ne peut pas demander à la filière de se mobiliser et la laisser tomber deux mois plus tard", déplore Pierric Chalvin auprès des Échos. Son grief ? La commande du ministère de l'Économie d'environ 10 millions de masques lavables au Vietnam. Un scandale ? Pas pour Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie. "Au moment où la commande a été passée pour répondre à des besoins aucun fournisseur français n'était capable de fournir. C'est une commande qui remonte au mois d'avril, et c'est une commande qui n'est pas récurrente" défend-elle auprès "l’œil du 20h" sur France 2.

Dans une lettre, Guillaume de Seynes, président du Comité stratégique de filière mode et luxe, demande au gouvernement de racheter les masques invendus. Et surtout de commander désormais auprès des entreprises françaises. Selon "l’œil du 20h" de France 2, près de 2 millions de masques en tissu ne trouveraient pas preneur. Mille Milliard de Mille Sabords !

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