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Covid-19

Quelle est vraiment la situation en France un mois après le déconfinement

Après un arrêt brutal de l'économie française de deux mois, le déconfinement n'a pas engendré de nouvelle vague de contamination. Une bonne nouvelle qui ne doit pas occulter la circulation toujours effective du virus en métropole et surtout la situation préoccupante dans deux territoires d'outre-mer.

Quelle est vraiment la situation en France un mois après le déconfinement kovop58/iStock




Le déconfinement n'a pas relancé l'épidémie. C'est la conclusion à laquelle parvient Santé publique France dans son point épidémiologique du 11 juin. Tous les indicateurs de diffusion de la Covid-19 sont en baisse, le déconfinement n'a en rien changé à cette inflexion de la courbe entamée durant le confinement. Une seule exception : la Guyane et Mayotte. Dans ces territoires leurs situations est "préoccupante" car l'épidémie y demeure active.

En France métropolitaine, l'orage est passé. Le pic épidémiologique a débuté une semaine après le début du confinement pour atteindre son apogée la semaine suivante - fin mars. Il semble bien que les restrictions de circulations, la fermeture des écoles et des établissements "non indispensables" ainsi que le recours massif au télétravail aient atténué cette vague de contamination et de décès. Fin avril, la mortalité en France - toutes causes confondues - est revenue aux valeurs habituellement observées. Ce 12 juin 2020, 29 349 décès sont à déplorer en France. En Europe, seule la Belgique connaît encore un excès bas de mortalité, tandis que le Royaume-Uni et la Suède qui n'ont pas confiné leur population - dans un premier temps outre-Manche - connaissent encore un excès modéré de mortalité sur leurs territoires.

Les cas avérés de Covid-19 : en-deçà de la réalité

La propagation du virus est nettement ralentie depuis fin mars. Comme l'indique ce graphique de Santé publique France des cas hebdomadaire confirmés et rapportés à l'institution, le nombre de nouvelles contaminations ne cesse de diminuer. La première semaine de juin, 2 743 cas seulement ont été répertoriés. Ce 12 juin, le nombre de cas avérés en France est de 192 493.

Nombre de cas hebdomadaires confirmés (cliquer pour agrandir):


Cependant Santé publique France alerte su le fait que ces chiffres sont une estimation en-deça de la réalité. "Au cours de la vague épidémique et jusqu'à la levée des mesures de confinement de la population, tous les patients présentant des signes COVID-19 n'ont pas systématiquement bénéficié d'un test biologique pour confirmer une infection (recommandation ministérielle du 13 mars 2020). Le nombre de cas réel était donc supérieur au nombre estimé de cas confirmés pendant cette période, explique l'institution. Depuis le déconfinement, il est demandé que les patients présentant des symptômes évocateurs du COVID-19 ainsi que les sujets contact d'un cas confirmé soient dépistés pour le SARS-CoV-2. À compter de cette date et grâce au système SI-DEP, le nombre de cas confirmé permet désormais d'estimer le nombre réel de cas de COVID-19 en France. Ce nombre peut cependant être sous-estimé du fait de l'absence de dépistage systématique de personnes infectées symptomatiques ou asymptomatiques."

Moindre pression sur le corps médical en métropole mais la Guyane inquiète

Un pic et une décrue également vécue par SOS Médecins dont le nombre d'actes et la part de suspicion de Covid-19 ont connu la même tendance. Un phénomène aussi observé dans le réseau des services d'urgence Oscours®. Ce dernier regroupe en 2012 plus de 600 services d'accueil sur les 770 existants en France, ainsi que 86% des passages aux urgences. Selon leurs données, les urgences ont vu afflué quotidiennement plus de 5 000 personnes pour des suspicions de Covid-19 fin mars, soit plus de 20% de l'activité des urgences. Depuis ce flux quotidien n'a depuis cessé de diminuer pour représenter moins de 1 000 passages par jour soit à peine 1,1% de l'activité des services d'urgences.

Nombre de passages aux urgences et part d'activité pour suspicion covid (cliquer pour agrandir) :


En ce qui concerne les clusters - survenue dans les 7 jours de 3 cas de Covid-19 confirmés ou probables entre des personnes d'une même communauté ou ayant participé à un même rassemblement - la tendance est également à la baisse. Au 9 juin, l'ARS et Santé publique France comptabilisaient la signalisation de 193 clusters - hors Ehpad et familles - depuis le 9 mai. Un peu moins de la moitié de ces clusters sont en cours d'investigation - c'est-à-dire que de nouveaux cas surviennent malgré les mesures prises depuis sa découverte -, 20% sont maîtrisés - absence de nouveaux cas depuis 7 jours -, 31% sont clôturés - absence de nouveaux cas 14 jours après le début des signes du dernier cas et fin de la quatorzaine de tous les contacts - et 1% continue leur diffusion (2 clusters en Guyane). La Guyane, le Nord et le Val d'Oise contiennent chacune 7 clusters. Les autorités sanitaires poursuivent leurs investigations pour tenter de maintenir ces foyers de contamination car le Covid-19 n'a pas disparu du territoire.

Outre-mer, Santé publique France s'inquiète de l'évolution de l'épidémie en Guyane et à Mayotte. Dans le département le plus récent de France, les autorités sanitaires ont découvert 3 clusters actuellement sous surveillance. La circulation du virus "se maintient à un niveau élevé". Quant au département sud-américain, l'ombre du Brésil semble peser sur les contaminations locales et les chiffres sont inquiétants. Le taux d'hospitalisation à augmenter de 9,6/100 000 habitants mi-mai et atteint 19,6/100 000 habitants fin mai, idem pour le taux d'hospitalisation en réanimation qui passe de 0,3/100 000 habitants à 1/100 000 entre fin mai et début juin. À cela s'ajoute 2 clusters qui échappent à tout contrôle.

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