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Économie

Vers un allègement des règles sanitaires dans les entreprises ?

Alors que la vie reprend progressivement son cours, le patronat demande un allègement du protocole sanitaire en vigueur dans les entreprises pour accélérer la reprise. En cause : des contraintes "extrêmement lourdes".

Vers un allègement des règles sanitaires dans les entreprises ? Akarawut Lohacharoenvanich/iStock




Les indicateurs sont au vert. Dans l'accélération du déconfinement de la France, plusieurs secteurs sont concernés, comme l'éducation et la restauration. Pourquoi pas les entreprises ? Dans un entretien paru le 9 juin dans Les Échos, le président du Medef (Mouvement des entreprises de France) Geoffroy Roux de Bézieux estime que "le gouvernement doit dire aux Français qu'il est temps de retourner travailler et consommer". Afin d'accélérer le retour à la normale, il demande "une révision et un allégement des 60 protocoles sanitaires mis en place dans l'urgence pendant le confinement pour les entreprises".

La règle "contraignante" de la surface de 4m2 par personne

"Le président de la République nous a donné une belle couleur : tout le monde passe au vert. Mais nos contraintes restent les mêmes au niveau des règles sanitaires à appliquer", considère également François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), interrogé par franceinfo le 15 juin. Il évoque ainsi plusieurs contraintes "extrêmement lourdes", telle que l'obligation de respecter un périmètre de 4m2 par personne.

François Asselin illustre ses propos avec le cas d'un atelier. "[S'il ne vous] permet pas de réembaucher tout le monde à cause de ces contraintes, votre entreprise a une activité fortement dégradée", assure-t-il. D'autant que la surface de 4m2 est calculée en prenant en compte l'encombrement immobilier, comme les rayonnages. Par exemple, dans un open-space de 700m2 avec 50 bureaux de 2m2 de surface chacun, une salle de réunion de 100m² et 3 petites salles d’isolement de 30 m² chacune, seules 33 des 50 personnes qui y travaillaient avant la crise peuvent désormais se rendre sur place en même temps. 

Le recours aux "solutions de protection collectives organisationnelles" 

Pour l'heure, quelques exceptions sont tolérées. "Lorsque, et seulement lorsque, certaines situations (en principe réduites au maximum par application des mesures collectives) comportent un risque non maitrisable de rupture accidentelle de cette distanciation (y compris par le non-respect par l’usager/salarié lui-même), des mesures complémentaires comme le port du masque 'grand public' sont à mettre en place", peut-on lire dans le protocole national de déconfinement pour les entreprises.

La mise à disposition des équipements de protection individuelle (EPI), comme les visières, masques et gants, peut également se révéler contraignante. De même, pour veiller au bon respect des règles de distanciation physique, les entreprises doivent recourir à des "solutions de protection collectives organisationnelles", tel que le décalage des horaires et le dédoublement des équipes.

"Il faudra que l'on en discute avec les organisations professionnelles"

Interrogé par franceinfo sur le sujet le 15 juin, Bruno Le Maire s'est montré catégorique : "Pour l'instant, [les règles sanitaires] ne changent pas". Néanmoins, il est possible d'entrevoir la perspective d'un allègement dans les semaines à venir. "Est-ce que demain il sera possible de regarder un point ou un autre de ces protocoles ? Oui, certainement, a envisagé le ministre de l'Économie. Il faudra que l'on en discute avec les organisations professionnelles et que l'on voie s'il y a des adaptations qui sont possibles, qui ne posent pas de problèmes du point de vue sanitaire, et qui permettent d'alléger les contraintes".

Un point qui inquiète particulièrement le syndicat des salariés. "Il faut que la santé soit préservée, seul l'avis des scientifiques et des médecins compte. Il faut rester vigilant, insiste Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT (Confédération générale du travail), également interrogé par franceinfo. Nous pensons que la santé prime sur l'économie".

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