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Covid-19

Nouveaux clusters : des travailleurs saisonniers sous surveillance

L'émergence de nouveaux cas de Covid-19 au sein des travailleurs saisonniers agricoles dans le sud de la France interroge sur leurs conditions de vie.

Nouveaux clusters : des travailleurs saisonniers sous surveillance rightdx/iStock




L'afflux de cas positifs de travailleurs saisonniers sur les lieux de dépistage de l'hôpital d'Arles (Bouches-du-Rhône) a sonné l'alerte durant la Pentecôte. Depuis, un travail de dépistage passif parmi ces travailleurs précaires, et souvent étrangers, a permis de découvrir 112 cas positifs entre le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Gard. Pour l'heure, la propagation du virus semble limitée à 11 clusters - 8 dans les Bouches-du-Rhône, 2 dans le Vaucluse et 1 dans le Gard - visiblement sous contrôle. "On n’a pas d’évolution non-contrôlée du foyer épidémique, celle-ci est tout au contraire localisée et circonscrite. Ce qui compte, c’est la maîtrise de la chaîne de contamination", insiste Bertrand Gaume préfet du Vaucluse auprès du Dauphiné libéré ce mardi.

"Une grande partie" de ces travailleurs sont salariés auprès de l'agence d'intérim Terra Fecundis, assure la Provence. 20 minutes affirme pour sa part que "la plupart des saisonniers acheminés en bus par Terra Fecundis ont débarqué en plein confinement, esquivant de nuit les rares contrôles à la frontière." De graves accusations qui n'étonnent pas Jean-Yves Constantin, vice-président de la Mutuelle sociale agricole (MSA) attentif au statut des travailleurs détachés et aux 'entorses' à la règlementation dans le secteur agricole. "Ces entreprises de travail temporaire et les entreprises utilisatrices ont essayé de pas tenir compte des règles de franchissement des frontières et ont sans conteste contribué à la diffusion du virus en faisant circuler les saisonniers d’une exploitation à l’autre", dénonce Jean-Yves Constantin auprès de 20 minutes.

Soupçons de travail dissimulé

Cette société espagnole met en relation des travailleurs agricoles souvent espagnols, sud-américains ou africains avec les exploitants français en mal de bras. Et le travail ne manque pas, même aujourd’hui. L'opération "des bras pour ton assiette" - lancée par le ministre de l'agriculture Didier Guillaume en plein confinement pour sauver les récoltes qui menaçait d'être perdue à cause des fermetures de frontières - n'a pas su convaincre les agriculteurs français qui ont été peu nombreux à accepter d'employer des néophytes. 

En mai dernier, devait se tenir "le plus gros dossier de dumping social jamais jugé sur le territoire français" selon le journal La Provence. Terra Fecundis devait s'y tenir sur le banc des accusés. Elle est soupçonnée d'avoir entre 2012 à 2015 détourné un peu plus de 112 millions d'euros de cotisations des caisses de la Sécurité sociale. Le procès a été reporté sine die suite au bouleversement des agendas judiciaires à cause du confinement. Outre cette accusation de fraude, l'entreprise est soupçonnée de "travail dissimulé en bande organisée". Des accusations graves que l'avocat de l'entreprise écarte d'un revers de la main. "On fait à mon client un faux procès, nous ne faisons qu'appliquer les règles du droit européen", soutient Me Guy André, l'avocat de l'opérateur en France contacté par La Provence.

Des lieux propices à la transmission du virus

Par ailleurs, 20 minutes rappelle que la préfecture du Gard a fermé en 2017 des logements de cette agence d'intérim agricole en raison de "l’état répugnant des chambres, toilettes, sanitaires et cuisines". Ces salariés aujourd'hui contaminés étaient parfois logés par l'entreprise ou dans des foyers de travailleurs, des lieux propices à la transmission du virus à cause de la promiscuité.

Dans son point épidémiologique du 11 juin sur des données allant jusqu'au 9, Santé publique France détaille les lieux où se développent le plus souvent les clusters - hors cellule familiale. Force est de constater qu'à côté des établissements de santé, les établissement sociaux sont également fortement touchés. 15% des clusters en France concernent des établissements social et d'insertion, et 5,7% de communautés vulnérables dont les migrants en situation précaires.

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