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Cancer et pollution

L’exposition passive au benzène augmente le risque de lymphomes

Une étude américaine montre que vivre à côté d'usines qui rejettent du benzène augmente le risque de développer un lymphome non hodgkinien.

L’exposition passive au benzène augmente le risque de lymphomes SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




Vivre à proximité d’industries qui rejettent du benzène, comme les raffineries ou les industries chimiques, augmenterait le risque de lymphomes non hodgkiniens, un cancer qui se développe à partir de cellules du système lymphatique, les lymphocytes - des globules blancs impliqués dans les réactions de défense de l’organisme. Pour la première fois, des chercheurs américains ont mis en évidence un lien entre l’exposition passive aux émanations de benzène et le risque de cancer lymphatique. Ils ont étudié les nouveaux cas de lymphomes dans l'État de Géorgie entre 1999 et 2008, et croisé ces informations avec l'emplacement des industries d'où se dégagent du benzène. Les chercheurs ont trouvé que les taux les plus élevés de lymphomes non hodgkiniens se situaient aux alentours des villes d’Atlanta, d’Augusta et de Savannah. Et ils ont mis en évidence que plus on habite éloigné des zones industrielles, moins il y a de malades : pour chaque mille de plus (1,6 km), le risque d'être atteint d'un cancer du sang diminue de 0,31 %.

Si les chercheurs de l’université d’Atlanta restent prudents et demandent que d'autres études corroborent leurs résultats, «nous espérons qu'ils vont fournir des informations sur les risques potentiels qu'il y a à vivre près d'entreprises qui relâchent ces substances cancérigènes dans l'atmosphère, dans les sols ou dans l'eau», a expliqué Catherine Bulka, l'un des auteurs de l’étude parue dans Cancer, la revue scientifique de la société américaine de cancer.

 

Le problème est d'autant plus important aux États-Unis qu'il n'existe pas dans ce pays de législation contraignante sur le benzène à la différence de la communauté européenne. Depuis 2010, l’Union Européenne a fixé une concentration plafond de 5 µg/m3 d'air pour la moyenne annuelle de benzène. Une mesure jugée insuffisante par certains spécialistes français qui estiment que la réglementation n’est pas assez contraignante. Il faut rappeler qu’avec plus de 11 600 nouveaux cas estimés en France en 2011, les lymphomes non hodgkiniens se situent au 5ème rang des cancers les plus fréquents selon l’Institut national du cancer. Ils touchent un peu plus souvent les hommes (54 %) et s’observent à tout âge, y compris chez l’enfant et l’adolescent, mais avec une fréquence accrue après 60-65 ans.

L’exposition au benzène est aussi liée au trafic routier. Les personnes conduisant beaucoup ou exerçant des métiers tels que employé d’une station-service, agent de la circulation ou chauffeur de bus sont davantage exposées. Le fait de se trouver souvent dans des garages souterrains et à proximité de leurs zones d’évacuation des gaz d’échappement peut également porter à conséquence.

Dernière précision, l’absorption de benzène par la peau peut introduire des quantités très élevées dans l’organisme. Lorsque l’on se lave les mains avec de l’essence, pour enlever de l’huile par exemple, on absorbe plusieurs milliers de microgrammes de benzène.  Le simple fait d’essuyer de l’essence à l’aide d’un torchon en papier trop fin, d’en mettre en bouteille ou d’en transvaser dans des réservoirs, récipients ou jerrycans, peut également la mettre en contact avec la peau. De tels risques doivent être évités.

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