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Troubles de l'attention et hyperactivité : les adultes aussi sont concernés

Bien que méconnu et peu abordé en France, de nombreux adultes souffrent d'un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), souvent parce qu'il n'a jamais été diagnostiqué dans leur enfance.

Troubles de l'attention et hyperactivité : les adultes aussi sont concernés SIphotography/iStock




L'ESSENTIEL
  • Entre 2 et 4% de la population mondiale adulte serait atteinte d'un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
  • Les adultes non diagnostiqués ont plus de risques de souffrir de dépression, troubles du sommeil ou d'addiction(s)
  • Les conséquences d'un TDAH non diagnostiqué à l'âge adulte peuvent être désastreuses sur les études, la vie professionnelle ou personnelle

Bien qu'étonnant, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) peut également se développer chez l'adulte : entre 2 et 4% de la population mondiale adulte en serait atteint. Se caractérisant par une tendance à être impulsif et à agir sans réfléchir, à présenter des troubles de l'attention et éventuellement une hyperactivité motrice ou mentale, le TDAH affecte considérablement la qualité de vie des adultes qui en sont atteints.

Comme l'explique dans The Conversation Oussama Kebir, psychiatre, addictologue et praticien au GHU Psychiatrie & Neurosciences de Paris, “s’il semble exister une forme tardive, le TDAH est fréquemment repéré chez l’adulte surtout faute d’avoir été diagnostiqué plus tôt”. Selon la Haute Autorité de santé (HAS), l'âge moyen du diagnostic par un spécialiste se situe d'ordinaire entre 9 et 10 ans. A ce stade, environ 47% des enfants souffrent d'un trouble de l'attention, 36% d'une hyperactivité/impulsivité et 17% ont ces trois symptômes associés.

Dépression, anxiété, addictions

En cas de non-diagnostic, l'enfant grandit avec un TDAH persistant qui augmente ses risques de souffrir plus tard de dépression, d'anxiété, de troubles du sommeil, de la personnalité et de développer une addiction (drogue, alcool…), notamment pour calmer son hyperactivité. Les conséquences peuvent être désastreuses sur ses études, sa vie professionnelle, personnelle ou même familiale. Selon le psychiatre, 26% de la population carcérale et 23% des patients en addictologie auraient un TDAH.

De façon générale, le TDAH de l'adulte reste mal connu et peu abordé en France. “Des positions idéologiques ont en effet conduit à ne considérer que le trouble de l’enfant, en donnant la priorité aux mesures psychoéducatives, explique Oussama Kebir. Durant plusieurs décennies, seuls les pédopsychiatres, pédiatres, et neuropédiatres étaient formés sur le sujet, d’où un diagnostic insuffisant et un retard dans la connaissance du trouble chez l’adulte. Qui plus est, les autorités sanitaires et une partie du corps médical ont un a priori négatif quant aux médicaments utilisés, en raison de leur parenté avec les amphétamines.”

Autre frein au traitement du TDAH chez l'adulte: “Le renouvellement du traitement initié à l’hôpital est confié à un médecin de ville choisi par le patient. Or, aucune molécule ne disposant d’AMM en France pour le TDAH de l’adulte, les caisses d’Assurance maladie ont tendance à faire pression pour empêcher la prescription des rares médicaments disponibles à base de méthylphénidate, allant jusqu’à ne pas les rembourser.”

Comment savoir si vous souffrez d'un TDAH ?

Un adulte souffrant d'un TDAH ressent beaucoup de difficultés à se concentrer, particulièrement pour effectuer une tâche peu stimulante à ses yeux. Il aura tendance à être étourdi, à faire des erreurs par manque d'attention, à oublier des rendez-vous ou des obligations, à égarer ses affaires. Il est souvent éparpillé, distrait par les bruits qui l'entourent, dispersé et a du mal à écouter les autres avec attention et concentration. L'adulte souffrant d'un TDAH est souvent désorganisé, en retard et n'anticipe pas les choses. En cas d'hyperactivité, il a du mal à se détendre, à rester tranquille ou à se vider la tête. On parle alors d'hyperactivité mentale. 

L'avis médical d'un psychiatre est essentiel pour poser le diagnostic de TDAH, mais le test d'autoévaluation ASRS v1.1 de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) permet de se faire une première idée. Divisé en deux parties, il permet grâce à 18 questions d'évaluer ses symptômes et de savoir si l'on présente un TDAH.

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