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QUESTION D'ACTU

Cortex préfrontal

Grâce au cortex, notre cerveau écarte les distractions pour rester concentré

Des psychologues américains ont observé que c’est dans le cortex que notre cerveau détecte et bloque des stimuli distracteurs pour nous permettre de rester concentré sur une tâche.

Grâce au cortex, notre cerveau écarte les distractions pour rester concentré Jolygon/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les réponses aux stimuli de distraction sont brusquement supprimées au-delà du cortex sensoriel.
  • C'est le cortex préfrontal qui orchestre ce processus de filtre des stimuli pour ne laisser passer que ceux qui sont essentiels pour effectuer la tâche à accomplir.
  • Cette découverte peut permettre de mieux cibler et comprendre le traitement des maladies neuropsychiatriques telles que le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention et la schizophrénie.

Pour rester concentré, notre cerveau a la capacité de bloquer les nombreux stimuli distrayants. Des psychologues de l'université de Californie (États-Unis) ont pour la première fois découvert que c’est dans notre cortex que notre cerveau filtre les stimuli pour faire le tri entre ceux qui sont importants pour nous permettre d’effectuer la tâche à accomplir et ceux qui sont là pour nous distraire. Les chercheurs ont publié leurs résultats dans le Journal of Neuroscience.

Le cortex préfrontal

En menant des expériences sur des souris, les chercheurs sont parvenus à localiser l’endroit exact dans le cerveau où les stimuli distrayants sont bloqués. Pour cela, ils ont formé des souris à une tâche de détection sensorielle grâce à des stimuli de cible et de distracteur. Les souris ont appris à répondre à des stimuli rapides et à ignorer des stimuli identiques dans le champ de distraction opposé. L'équipe a utilisé une nouvelle technique d'imagerie, qui permet une résolution spatio-temporelle élevée avec un champ de vision à l'échelle du cortex, pour trouver où les stimuli distracteurs sont bloqués.

Les résultats de cette étude ont permis d'identifier le cortex comme étant l’endroit de notre cerveau filtrant les différents stimuli. “Nous avons observé des réponses à des stimuli cibles dans plusieurs régions corticales sensorielles et motrices, note Edward Zagha, qui a dirigé l'étude. En revanche, les réponses aux stimuli de distraction ont été brusquement supprimées au-delà du cortex sensoriel. (…) Lorsque quelqu'un est hautement distrait, son cortex ne déploie pas suffisamment les signaux intentionnels nécessaires pour empêcher les stimuli du distracteur de se propager dans la mémoire de travail ou de déclencher une réponse comportementale. Ces processus — les ‘portiers’ des signaux sensoriels — permettent de laisser passer uniquement les signaux qui sont pertinents pour la tâche effectuée. Nous pensons que ce processus est orchestré par le cortex préfrontal.”

Traiter les maladies neuropsychiatriques 

La prochaine étape pour les chercheurs consiste à comprendre, dans l’activité neuronale, comment les stimuli distrayants sont bloqués. “La précision spatiale de nos résultats nous donne la certitude que nous savons où chercher dans les futures études pour révéler comment les stimuli de distraction sont bloqués, nous permettant ainsi de rester concentrés sur la tâche à accomplir. Ce défi majeur consiste à enregistrer l'activité neuronale à haute résolution spatio-temporelle chez les animaux pendant qu'ils effectuent des tâches ciblées, précise le chercheur. Le deuxième défi majeur consiste à utiliser les bonnes méthodes de calcul pour analyser cette activité neuronale.”

Cette découverte ouvre des perspectives de traitement pour les maladies liées aux troubles de l’attention. “Notre découverte peut avoir des implications importantes pour la compréhension et le traitement des maladies neuropsychiatriques telles que le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention et la schizophrénie, relève Edward Zagha. En étudiant les mécanismes qui sous-tendent le blocage des stimuli distrayants, nous pourrons peut-être démêler les circuits neuronaux sous-jacents à l'attention et au contrôle des impulsions. Mieux nous comprenons ces circuits, mieux nous pouvons concevoir des traitements rationnels et ciblés pour améliorer l'impulsivité dans ces troubles.”

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