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Ostéosarcome

Cancer des os des enfants : un espoir pour mettre au point des traitement plus doux

Des chercheurs de l’Université d’East Anglia viennent d’identifier un ensemble de gènes favorisant la propagation du cancer des os chez les patients. Cette découverte devrait permettre de mettre au point des traitements plus doux, notamment ceux destinés aux enfants.

Cancer des os des enfants : un espoir pour mettre au point des traitement plus doux ThitareeSarmkasat/iStock




L'ESSENTIEL
  • En inhibant le régulateur d'un facteur potentiel de métastases, les chercheurs des Universités d'East Anglia et Manchester sont parvenus à ralentir la propagation des métastases du cancer primaire des os.
  • Cette découverte pourrait, à termes, déboucher sur un traitement plus doux que la chimiothérapie pour traiter l'ostéosarcome.

Sixième cancer le plus fréquent chez les enfants de moins de 15 ans avec environ 52 000 nouveaux cas recensés chaque année dans le monde, le cancer primaire des os est un cancer rare mais hélas souvent mortel : son taux de survie à cinq ans est en effet estimé à 42%.

En cause : sa tendance à se métastaser, en particulier vers d’autres organes, notamment les poumons. Les enfants qui en souffrent doivent alors endurer des traitements épuisants et douloureux, qui vont de la chimiothérapie à l’amputation.

"Environ un quart des patients ont un cancer qui s'est déjà propagé au moment où ils sont diagnostiqués. Environ la moitié des patients présentant une maladie apparemment localisée rechutent, la propagation du cancer étant détectée plus tard. Ces chiffres stagnent depuis plus de quatre décennies, sans aucune avancée significative dans le traitement", explique ainsi le Dr Darrell Green, de l'école de médecine de Norwich, à l’Université de l’East Anglia.

Identifier les facteurs de développement des métastases

Avec le Dr Katie Finegan de l'Université de Manchester, le Dr Green est à l’origine d’une découverte qui pourrait révolutionner les traitements destinés aux enfants souffrant d’ostéosarcome, qui est le type le plus courant de cancer primaire des os. Si les facteurs génétiques qui provoquent l'ostéosarcome sont bien connus (variantes structurelles TP53 et RB1), ceux favorisant sa propagation à d’autres parties du corps restaient jusqu’à présent inconnus.

L’équipe de recherche est ainsi parvenue à isoler les cellules tumorales circulantes (CTC) et des tumeurs métastatiques dans le sang des patients. "Ces cellules sont essentielles pour l'étude scientifique car elles réalisent efficacement le processus métastatique. C'était extrêmement difficile car il n'y a qu'une seule cellule de ce type par milliard de cellules sanguines normales - il a fallu plus d'un an pour la développer mais nous l'avons fissurée", détaille le Dr Green.

Les scientifiques ont finalement identifié un facteur potentiel de métastase : le facteur MMP9. Bien connu dans le domaine du cancer, il était jusqu’ici considéré comme "non médicamenteux" parce que le cancer devient rapidement résistant au traitement ou trouve un moyen d'échapper à la cible.

Réduire au silence le régulateur du MMP9

L’objectif des chercheurs a donc été de trouver le "régulateur principal" du facteur MMP9 pour agir sur lui. Ils se sont alors associés aux scientifiques de l'Université de Manchester qui travaillaient sur le régulateur principal du MMP9 - le MAPK7 - dans plusieurs cancers en utilisant des modèles de souris, dont l'ostéosarcome. Ensemble, ils ont alors conçu des cellules d'ostéosarcome humain pour contenir une version silencieuse de MAPK7.

Ils ont découvert que lorsque ces cellules étaient mises dans des souris, la tumeur primaire se développait beaucoup plus lentement. Plus important encore, elle ne s'est pas propagée aux poumons, même lorsque les tumeurs ont été laissées à croître pendant une longue période.

"Plus profondément encore, notre étude montre que la réduction au silence de MAPK7 a stoppé la métastase parce que cette voie génique détournait une partie particulière du système immunitaire qui était à l'origine de la propagation", explique le Dr Green. "C'est vraiment important parce que non seulement nous avons maintenant une voie génétique associée aux métastases, mais nous savons que l'élimination de cette voie génétique arrête en fait la propagation du cancer chez un animal vivant. Et nous savons aussi comment et pourquoi cela se produit - en détournant le système immunitaire."

Désormais, la prochaine étape est de transformer cette découverte en traitement. "Si ces résultats sont efficaces dans les essais cliniques, cela permettrait sans doute de sauver des vies et d'améliorer la qualité de vie, car le traitement devrait être beaucoup plus doux, comparé à la chimiothérapie épuisante et à l'amputation de membres qui changent la vie que les patients reçoivent aujourd'hui".

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