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Système immunitaire

L'arme secrète des bactéries révélée

Des chercheurs australiens ont découvert une méthode, auparavant inconnue, utilisée par les bactéries pour échapper aux réponses immunitaires.

L'arme secrète des bactéries révélée ClaudioVentrella/iStock




L'ESSENTIEL
  • Certaines infections bactériennes échappent à la réponse immunitaire en ciblant les mitochondries.
  • Nos cellules immunitaires ont la capacité de sentir que leurs mitochondries ne sont plus fonctionnelles au moment d’une infection, ce qui déclenche l’apoptose, processus par lequel des cellules déclenchent leur auto-destruction.
  • En ciblant directement les facteurs apoptotiques, les chercheurs sont parvenus à réduire l’inflammation dans des tests menés sur des souris.

Les bactéries et notre système immunitaire se livrent un combat permanent, l’un pour nous infecter et l’autre pour nous protéger. Dans ce jeu du chat et de la souris, des chercheurs australiens sont parvenus à mettre la lumière sur l’une des méthodes, jusque-là inconnue, utilisées par les bactéries pour échapper aux réponses immunitaires. Ils ont publié les résultats de leurs recherches le 17 août dans la revue Nature Microbiology.

Cibler les facteurs apoptotiques

Certaines infections bactériennes échappent à la réponse immunitaire en ciblant les mitochondries. Les chercheurs sont parvenus à montrer que les cellules immunitaires ont la capacité de sentir que leurs mitochondries ne sont plus fonctionnelles au moment d’une infection, ce qui déclenche l’apoptose, processus par lequel des cellules déclenchent leur auto-destruction. “Ironiquement, c'est l'activation des facteurs de mort des cellules-hôtes qui porte le coup final aux mitochondries qui induit l'apoptose, et non les toxines bactériennes elles-mêmes”, décrit le docteur Pankaj Deo, auteur principal de l’étude.

En ciblant directement les facteurs apoptotiques, les chercheurs sont parvenus à réduire l’inflammation dans des tests menés sur des souris. Ils ont utilisé les bactéries pathogènes Neisseria gonorrhoeae, Escherichia coli uropathogène et le mortel Pseudomonas aeruginosa, répandu dans les hôpitaux et qui peuvent être multi-résistantes. “Cependant, les résultats s'appliqueraient également à d'autres espèces de bactéries”, avance Pankaj Deo.

Vers de nouvelles voies thérapeutiques

Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles pratiques thérapeutiques. “Il y a eu beaucoup d'efforts pour essayer de bloquer les endotoxines qui tuent les cellules immunitaires, mais cette étude déplace vraiment l'attention sur différentes toxines qui pourraient être plus importantes, développe le chercheur. Cela nous donne quelques bonnes pistes que nous pouvons examiner comme prochaine étape.” L’accélération de la réponse immunitaire par le ciblage des mitochondries offre de nombreuses perspectives. “L'autre aspect est que si cette réponse persiste et que nous obtenons une inflammation constante — qui est généralement associée à une infection bactérienne et qui cause beaucoup de dommages aux tissus — nous avons une nouvelle façon d'arrêter cette inflammation qui endommage les tissus”, estime Pankaj Deo.

Auparavant, les scientifiques pensaient que lorsque les endotoxines sont libérées par des bactéries, elles induisent un type inflammatoire de mort cellulaire programmée appelée pyroptose dans les cellules immunitaires. “Nous avons constaté que les bactéries pathogènes utilisent un mécanisme similaire pour libérer des toxines supplémentaires, poursuit le chercheur. Ils tuent les cellules immunitaires en libérant de petites structures de surface appelées vésicules de membrane externe, des paquets de toxines qui ciblent les mitochondries. Les mitochondries sont désarmées, deviennent dysfonctionnelles puis meurent en raison de l'apoptose ou du suicide cellulaire.”

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