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La hausse de l'extrême pauvreté, l'autre drame du virus

La Banque mondiale alerte que la crise sanitaire pourrait entraîner entre 70 à 100 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté.

La hausse de l'extrême pauvreté, l'autre drame du virus Yongtick/iStock




C'est l'autre versant de la crise sanitaire, le virus a également muté en une crise économique dont les plus précaires vont en payer le prix le plus fort. Dans un entretien à l'Agence France-Presse (AFP) ce jeudi, le président de la Banque mondiale, David Malpass, estime qu'entre 70 et 100 millions de personnes pourraient tomber dans l'extrême pauvreté, soit vivre avec moins de 1,90$ par jour. Un chiffre susceptible de s'accroître en fonction de l'aggravation ou de la prolongation de cette crise.

Pour éviter ce drame, le président de l'institution financière mondiale recommande de réduire la dette des pays les plus pauvres contre une restructuration de la dette et ne pas se contenter d'un simple moratoire. Cette décision faut écho à celle du G20 — réunissant les 20 plus grandes puissances économiques mondiales dont la France — qui en avril dernier a décidé de suspendre les remboursements des pays pauvres jusqu'à la fin de l'année. “Les vulnérabilités liées aux dettes sont élevées, et il est impératif (pour les pays endettés) de voir la lumière au bout du tunnel afin que de nouveaux investisseurs puissent venir” a-t-il déclaré. Si certaines ONG dont la Banque mondiale demande un prolongement de ce moratoire à fin 2021 pour 76 pays, David Malpass veut les pousser à aller plus loin. “Mais cela ne sera pas suffisant, estime-t-il, car le ralentissement économique signifie que ces pays, qui peinent déjà à offrir un filet de sécurité sociale à leurs citoyens, auront du mal à honorer ces paiements.” Il assure que son organisme a “déployé” 160 milliards de dollars d'aide d'urgence à une centaine de pays. Le G20 doit se réunir en octobre prochain.

Dépression économique

En 2015, la Banque mondiale avait estimé de 10% de la population mondiale vivait dans l'extrême pauvreté, soit 734 millions de personnes. La pandémie de la Covid-19 aggrave la situation économique de millions de gens en détruisant des emplois et en créant des difficultés d'approvisionnement pouvant rendre plus compliqué l'accès à la nourriture. Or, la détérioration des économies avancées a également des conséquences sur les envois de fonds des migrants. Comme ils sont davantage vulnérables à la perte de l'emploi en cas de crise économique que les autres catégories de populations, la Banque mondiale estime que l'envoi d'argent de ces citoyens vers les pays pauvres devrait baisser de près de 20%. Cette diminution devrait également fragiliser de nombreux ménages vulnérables.

Ces réactions en chaîne ont été qualifiées de “dépression pandémique” par la cheffe économiste de la Banque mondiale, Carmen Reinhart. “On peut commencer à appeler cela une dépression. Nous nous concentrons maintenant sur la manière d'aider les pays à rebondir" assure le président de l'institution. La Banque mondiale recommande que les protections sociales protègent également les migrants, mais aussi que l'ensemble des pays collaborent pour clarifier la structure des dettes. “Le plus important que puissent faire les économies avancées pour les pays développés est de fournir de la clientèle, commencer à croître et commencer à rouvrir les marchés”, assure David Malpass. Pas sûr que ce soit la priorité des pays riches.

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