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QUESTION D'ACTU

Contamination par l'eau

Les Casques bleus responsables de l'épidémie de choléra en Haïti

Un rapport de l'Université de Yale confirme que des soldats népalais de l'ONU seraient à l’origine de l’épidémie de choléra en Haïti. En presque trois ans, la maladie aurait fauché près de 8 000 Haïtiens.

Les Casques bleus responsables de l'épidémie de choléra en Haïti Eduardo Verdugo/AP/SIPA




Et une de plus ! Une étude américaine de la célèbre Université de Yale (Connecticut) parue il y a quelques jours confirme une nouvelle fois la responsabilité de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) dans la terrible épidémie de choléra qu'a connu le pays peu de temps après le violent tremblement de terre de janvier 2010.

Dans ce drame, tout commence en octobre 2010, lorsque des casques bleus sont stationnés au nord de la capitale Port-au-Prince, dans un camp où les installations sanitaires sont défaillantes. Des soldats népalais, porteurs de la bactérie du choléra, se trouvent parmi eux.
D'après cette recherche, la contamination trouve son origine dans la négligence d'un sous-traitant local qui aurait mal désinfecté la fosse septique de la base. Rosalyn Chan, chercheuse à l'école de santé publique de Yale raconte sur RFI : « Notre étude a montré qu’il y a eu d’importantes négligences dans le traitement des eaux usées du camp des soldats népalais. Il y a eu une fuite vers la rivière et c’est ce qui a contaminé les ressources en eau. Alors oui ce n’était pas intentionnel, mais les Nations unies auraient dû faire plus attention ». Car, la bactérie « Vibrio cholerae » s'est alors retrouvée dans un affluent du plus grand fleuve d’Haïti, l’Artibonite, dans lequel la majorité des Haïtiens s’approvisionnent en eau, pour se laver et pour boire. 
Résultat, alors qu’aucun cas de choléra n’avait été détecté dans ce pays depuis un siècle, ces casques bleus népalais seraient, selon cette étude, à l’origine de « la plus importante épidémie de choléra au monde ».
Les chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indiquent que dans les deux premiers mois de l'épidémie, plus de 3.000 personnes seraient décédées des causes de cette maladie. Et, plus de deux ans après la déclaration de l'épidémie, le bilan s'élèverait aujourd'hui à 7 550 morts pour 685 000 personnes infectées.

Du côté de l'Organisation des nations unies (ONU), les experts mandatés pour enquêter sur l'origine de cette contamination ont confirmé dans un rapport publié mercredi et relayé par l'Agence presse médicale, l'hypothèse d'une souche d'Asie du Sud tout en évitant soigneusement d'accuser les casques bleus népalais.
Pour ces chercheurs, « l'épidémie a été provoquée par un faisceau de circonstances, et n'a pas été la faute, ou l'action délibérée, d'un groupe ou d'un individu ». Mais, les experts recommandent toutefois que « les casques bleus et personnels de l'ONU en provenance de régions où le choléra est endémique devraient être examinés et traités aux antibiotiques avant de partir en mission ».  
Et Michel Bonnardeaux, un porte-parole de l'ONU, de rajouter que, le rapport de l'Organisation ne présente « aucune preuve scientifique concluante liant l'épidémie aux casques bleus de la Minustah ou au camp de Mirebalais. Quiconque portait la souche de la maladie dans la région peut avoir introduit la bactérie dans la rivière », conclut-il. Difficile d'y voir clair...



 

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