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Cirrhose alcoolique : un gène réduit le risque chez certains patients

Un gène, le FAF2, pourrait limiter le risque de développer une cirrhose alcoolique. Les facteurs génétiques seraient donc l’une des explications - à côté d'une consommation excessive d'alcool- de la contraction de cette maladie.

Cirrhose alcoolique : un gène réduit le risque chez certains patients serezniy/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une étude montre que de grands buveurs d'alcool ne sont jamais atteints de cirrhose alcoolique
  • Une prédisposition génétique pourrait les protéger de cette maladie
  • La présence de ce gène ne doit pas inciter à consommer trop d'alcool !

FAF2 pour Fas Associated Factor Family Member 2… C’est le nom d’un gène qui pourrait révolutionner la thérapie ciblée de certaines cirrhoses du foie. Des scientifiques viennent tout juste de découvrir que le gène FAF2 pourrait réduire le risque de développer une cirrhose alcoolique. Celle-ci est est due à la consommation d’une quantité excessive d’alcool pendant plusieurs années. Dans leurs travaux (https://aasldpubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/hep.31535), ils expliquent donc que les patients qui possèdent ce gène, même s’ils boivent beaucoup et depuis longtemps, aurait une prédisposition génétique qui les protégeraient plus de cette pathologie. 

Quatre gènes limitent le risque de développer une cirrhose alcoolique

L’étude est inédite. C’est l’une des plus grandes menées sur la maladie de la cirrhose alcoolique. Pour arriver à leurs résultats, les chercheurs ont analysé le génome, c’est-à-dire le répertoire des gènes d’un organisme vivant, de l’ADN de plus de 1 700 patients de différents pays, dont plusieurs en Europe, les Etats-Unis ou encore l’Australie. Ils étaient répartis en deux groupes : les buveurs excessifs atteints d’une cirrhose alcoolique et ceux qui consommaient beaucoup d’alcool mais n’avaient jamais eu d’antécédents de lésion hépatique ou de maladie hépatique provoquée par l'alcool. 

Les scientifiques connaissaient déjà trois autres gènes associés à un risque réduit de développer une cirrhose alcoolique. FAF2 est donc le quatrième. Tous agissent de la même façon : ils régulent les gouttelettes lipidiques. Au fur et à mesure du temps et de la consommation abusive d’alcool, ces gouttelettes lipidiques s'accumulent dans le foie. Cet amoncellement peut provoquer une inflammation et des complications hépatiques comme la cirrhose. Selon les auteurs, l’action protectrice du gène FAF2 - et des trois autres - serait due à son incidence sur ces gouttelettes lipidiques. En les régulant, les gènes limitent le risque de développer une cirrhose alcoolique, malgré l’alcool ingéré. Reste à savoir le rôle exact de chacun de ces gènes, ainsi que les incidences qu’ils ont les uns sur les autres. 

Limiter la consommation d’alcool pour éviter une cirrhose alcoolique

Il y aurait donc bien une prédisposition génétique à la cirrhose alcoolique, liée à l’influence sur les gouttelettes lipidiques. “Cela semble être l'un des raisonnements biologiques expliquant pourquoi certaines personnes contractent une maladie du foie et pourquoi certaines personnes ne le font pas," explique Tae-Hwi Schwantes-An, professeur adjoint de recherche en génétique médicale et moléculaire et auteur principal de l'étude. A terme, les chercheurs espèrent pouvoir identifier précisément le facteur génétique en cause. Une fois trouvé, ils pourront s’en servir pour prévenir la cirrhose alcoolique de certains patients et, surtout, pour développer des thérapies ciblées.

Néanmoins, cela ne doit pas encourager à la consommation d’alcool. Tout n’est pas génétique, et une absorption excessive multiplie bien les risques de développer une cirrhose alcoolique. Selon les recommandations de Santé Publique France (https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/alcool-et-sante-ameliorer-les-connaissances-et-reduire-les-risques), il faudrait consommer au maximum deux verres d’alcool par jour, pas tous les jours et, au maximum, 10 verres par semaine. 

Des conseils trop peu suivis… Près d'un quart des Français de 18 à 75 ans dépasse au moins l'un de ces trois repères, selon le Baromètre de Santé publique France 2017. "Il y a un vrai problème de santé publique lié à la consommation d'alcool et aux personnes qui commencent à boire à un plus jeune âge," conclue Suthat Liangpunsakul, professeur de médecine, chercheur en recherche médicale pour le Département de médecine, Division de gastroentérologie et d'hépatologie, et l'un des principaux chercheurs de l'étude. 

https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/1135-Addictions-vaincre-la-dependance-reduire-les-risques-et-eviter-l-overdose

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