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Traitement préventif

Ostéoporose : en agissant sur le microbiote, la chaleur solidifie les os

Une équipe de chercheurs a constaté que l’exposition à une température ambiante supérieure à 34° C augmentait la solidité des os et prévenait la perte de densité osseuse liée à l’ostéoporose. Un phénomène qui serait lié à la composition du microbiote intestinal.

Ostéoporose : en agissant sur le microbiote, la chaleur solidifie les os fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une température ambiante supérieure à 34° C prévient l'ostéoporose en protégeant la solidité et la densité des os.
  • Le microbiote joue un rôle essentiel : avec la chaleur, sa composition se modifie en réduisant le nombre de cellules responsables de la dégradation des os.

Se caractérisant par une fragilité excessive du squelette, due à une diminution de la masse osseuse et à l'altération de la micro-architecture osseuse, l’ostéoporose touche 3 millions de personnes en France, parmi lesquelles 30 à 40% de femmes ménopausées.

Si cette maladie osseuse liée au vieillissement est à ce jour incurable, de nombreuses études se sont penchées ces dernières années sur les moyens de prévenir son apparition. Parmi elles, de nouveaux travaux menés par l’université de Genève (Suisse). Publiés dans la revue Cell Metabolism, ils mettent en lumière le rôle joué par la chaleur dans la préservation de la solidité et de la densité osseuse.

Des os plus solides et plus denses

L’étude, menée sur des souris, a en effet permis d’observer que l’exposition à des températures ambiantes égales ou supérieures à 34° C permettait non seulement d’augmenter la solidité des os, mais aussi de prévenir la perte de densité osseuse qui caractérise l'ostéoporose.

L’expérience a d’abord été réalisée sur des souris nouveau-nées placée à une température de 34° C. "Nous avons constaté qu’elles avaient des os plus longs et plus solides, ce qui confirme que la croissance osseuse est affectée par la température ambiante", explique le Pr Mirko Trajkovski, qui a dirigé l’étude.

Elle a ensuite été menée sur plusieurs groupes de souris adultes placées elles aussi dans un environnement chaud. Les scientifiques ont alors observé que si la taille des os restait inchangée, leur solidité et leur densité étaient largement améliorées. Les chercheurs ont par la suite répété leur expérience avec des souris après une ovariectomie modélisant l'ostéoporose post-ménauposale. "L'effet était très intéressant, estime Claire Chevalier, première autrice des travaux. Le simple fait de réchauffer le milieu de vie de nos souris les a protégées de la perte osseuse typique de l'ostéoporose !"

Une modification du microbiote intestinal

Comment expliquer ce phénomène ? Pour les auteurs de l’étude, cela est lié à la modification de la composition du microbiote intestinal. Pour le vérifier, ils ont transplanté le microbiote de souris vivant dans un environnement à 34° C sur des souris ostéoporotiques, dont la qualité osseuse.

Lorsqu’il s’adapte à la chaleur, le microbiote entraîne une perturbation de la synthèse et de la dégradation des polyamines, des molécules qui interviennent dans le vieillissement, et en particulier dans la santé des os. "Avec la chaleur, la synthèse des polyamines augmente, tandis que leur dégradation est réduite.Les polyamines affectent donc l'activité des ostéoblastes (les cellules qui construisent les os) et réduisent le nombre d'ostéoclastes (les cellules qui dégradent les os). Avec l'âge et la ménopause, l’équilibre entre l'activité des ostéoclastes et des ostéoblastes est rompu, détaille Claire Chevalier. Cependant, la chaleur, en agissant sur les polyamines, dont nous avons constaté qu'elles étaient en partie régulées par le microbiote, peut maintenir l'équilibre entre ces deux groupes de cellules."

L'espoir de nouveaux traitements

Les chercheurs espèrent désormais que ces découvertes découleront sur la mise au point de nouveaux traitements contre l’ostéoporose. Premier objectif : identifier les bactéries du microbiote jouant un rôle dans la prévention de la maladie osseuse. "Nous devons encore affiner nos analyses, mais notre objectif à relativement court terme serait d'identifier des bactéries candidates et de mettre au point plusieurs 'cocktails bactériens' pour traiter les troubles métaboliques et osseux, comme l'ostéoporose, mais aussi pour améliorer la sensibilité à l'insuline, par exemple", concluent les auteurs.

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