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Covid-19

Non, le port du masque n'empoisonne pas au CO2

Le port du masque chirurgical n'altère pas les échanges gazeux et donc qu'une intoxication au monoxyde de carbone par port du masque est impossible.

Non, le port du masque n'empoisonne pas au CO2 Feverpitched/iStock




L'ESSENTIEL
  • Des scientifiques américains ont réalisé une petite étude où ils ont mesuré l'expulsion du CO2 des poumons ainsi que la saturation en oxygène de 30 personnes - sains et souffrant d'une maladie pulmonaire - au repos et durant la marche. Selon eux, les masques de perturbent pas les échanges gazeux.
  • Ces scientifiques s'inquiètent des affirmations non-fondées des anti-masques aux États-Unis. Ils veulent clarifier les choses et affirment que le port du masque chirurgical n'est pas nocif pour la santé.

Penser que le port du masque constant peut produire une intoxication au carbone est erroné n'en déplaise aux anti-masques. C'est la conclusion de l'étude publiée ce 2 octobre dans la revue scientifique Annals of the American Thoracic Society faites par des chercheurs de l'école de médecine Miller de l'université de Miami (Etats-Unis). Si le port du masque en pleine pandémie de la Covid-19 n'est ni confortable, ni convivial il n'est pourtant pas dangereux pour la santé contrairement à ce qu'affirment certains de ses détracteurs. Dans cet article, les scientifiques floridiens ont comparé les changements du niveau d'oxygène ou des niveaux de dioxyde de carbone avant et pendant le port du masque chirurgical sur des personnes en bonne santé ainsi que sur des vétérans souffrant de maladie pulmonaire obstructive ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Pour rappel, les personnes atteintes de BPCO “doivent travailler plus fort pour respirer, ce qui peut entraîner un essoufflement et/ou une sensation de fatigue.”

Nous montrons que les effets sont tout au plus minimes, même chez les personnes souffrant d'une insuffisance pulmonaire très sévère", déclare le docteur Michael Campos, pneumologue au Centre médical des anciens combattants de l'Université de Miami. En ce qui concerne la sensation d'essoufflement éprouvée par certaines personnes en bonne santé le médecin a son explication : “La dyspnée, la sensation d'essoufflement ressentie avec des masques, n'est pas synonyme d'altérations des échanges gazeux. Cela se produit probablement en raison de la restriction du débit d'air avec le masque, en particulier lorsqu'une ventilation plus élevée est nécessaire surtout à l'effort.” Ainsi, accélérer lors de l'ascension d'une pente peut produire cette sensation d'essoufflement. Sinon, le port trop ajusté du masque peut également produire une sensation d'essoufflement.

Aucun changement des échanges gazeux

Dans leur étude, ils ont observé la circulation du CO2 chez 15 personnels médicaux sans problème de santé et 15 vétérans atteints de BPCO sévère. “Les mesures de base sur l'air ambiant sans masque ont été effectuées de manière non invasive à l'aide d'un moniteur Life Sense, suivies d'une surveillance continue à l'aide d'un masque chirurgical, détaillent les auteurs de l'étude. À 5 et 30 minutes de repos, aucun changement majeur de l'ETCO2 [concentration de CO2 des alvéoles se vidant en dernier, NDLR] ou de la SpO2 [taux de saturation en oxygène, NDLR] d'importance clinique n'a été noté à aucun moment dans l'un ou l'autre des groupes. Au test de la marche de 6 minutes, les sujets atteints de BPCO sévère ont vu leur oxygénation diminuée, comme prévu. Cependant, aucun changements physiologiques majeur n'a été observé dans les mesures des échanges gazeux lors de l'utilisation du masque chirurgical, notamment dans la rétention de CO2.” Pour ces scientifiques, le port du masque n'interfère pas dans les échanges gazeux.

Pourtant c'est parce que de nombreuses voix s'élèvent aux États-Unis contre le port du masque que ces scientifiques ont décidé de mener cette petite étude. "Nous reconnaissons que nos observations peuvent être limitées par la taille de l'échantillon, mais notre essai montre un signal clair que l'effet des masques chirurgicaux sur les changements physiologiques est nul et non pertinent dans les échanges gazeux lors d'activités de routine comme le repos ou la marche brève, écrivent les auteurs de l'étude. Il est important d'informer le public que l'inconfort associé à l'utilisation du masque ne doit pas conduire à des problèmes de sécurité non fondés car cela peut atténuer l'application d'une pratique éprouvée pour améliorer la santé publique." Un message de raison audible ?

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