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Allaitement

Le lait maternel protégerait notre cerveau

Le N-acétylglucosamine, un sucre simple présent dans le lait maternel, a été capable de stimuler la production de myéline chez des souris adultes. Si l’expérience s’avérait similaire chez l’humain, elle pourrait combattre les effets néfastes de maladies comme la sclérose en plaques.  

Le lait maternel protégerait notre cerveau Aliseenko/iStock




L'ESSENTIEL
  • La gaine de myéline qui entoure nos axones, les liens entre nos neurones, peut être stimulé et réparé grâce à un sucre simple présent dans le lait maternel.
  • Le N-acétylglucosamine a été capable de stimuler les cellules souches de myéline chez des souris adultes. Si le même résultat se reproduit chez l'humain, c'est une avancée potentielle dans la lutte contre la sclérose en plaques.
  • Outre cet aspect, le lait maternel renforce les défenses immunitaires du nourrisson et stimule son développement cognitif durant l'enfance.

Le lait maternel est rempli de bienfaits. Outre ses propriétés nutritives et immunitaires pour les nouveaux-nés, il stimulerait également notre cerveau en améliorant l’isolation de nos connexions neuronales. Des chercheurs de l’université de Californie à Irvine (Etats-Unis), ont découvert que le N-acetylglucosamine, un sucre simple que l’on retrouve dans la composition du lait maternel, pouvait activer les cellules responsables de la formation de myéline, une gaine isolante qui protège nos fibres nerveuses. Cette découverte est importante puisqu’elle pourrait permettre d’améliorer les traitements contre la sclérose en plaques. Les résultats de leur étude ont été publiés le 25 septembre 2020 dans le Journal of Biological Chemistry.

Réparer la dégradation de la gaine de myéline

La myéline est une gaine qui agit comme un isolant sur nos axones, la partie qui relie deux neurones entre eux. En assurant l’isolation de nos neurones, la myéline maintient la rapidité d’échange des informations par influx électrique. Plus les gaines de myéline recouvrent bien les axones, meilleures sont nos connexions neuronales. Le problème, c’est que certaines maladies, comme la sclérose en plaques, détruisent les gaines de myéline. Une fois les gaines endommagées, les axones sont moins bien protégés, ce qui altère les connexions entre les neurones. A terme, cela engendre des dysfonctionnements physiques et mentaux, comme on peut en retrouver chez les personnes atteintes de sclérose en plaques. 

Dans cette étude, l’équipe de chercheurs a observé le comportement de souris lorsqu’on leur donne du N-acétylglucosamine. Pour les besoins de leur expérience, ils ont isolé ce sucre simple et l’ont fait à boire à des souris adultes. Au bout de quelques semaines, après un prélèvement de cellules neuronales, ils se sont aperçus que le N-acétylglucosamine avait stimulé la production les cellules souches responsables de la myéline. 

Nous avons découvert que la N-acétylglucosamine active les cellules souches de la myéline pour promouvoir la myélinisation primaire et la réparation de la myéline, déclare Michael Demetriou, professeur de neurologie, de microbiologie et de génétique moléculaire à l’université de Californie d’Irvine. Nos données soulèvent l'intrigante possibilité que la N-acétylglucosamine puisse être une thérapie simple pour promouvoir la réparation de la myéline chez les patients atteints de sclérose en plaques”. Toutefois, des expériences sur des humains doivent encore être menées pour confirmer cette théorie.

Il est intéressant de noter que la N-acétylglucosamine est un composant majeur du lait maternel humain mais pas du lait infantile, ce qui pourrait expliquer certains des bénéfices en termes de fonction cognitive et de myélinisation réalisés par les enfants nourris au lait maternel par opposition au lait infantile”, souligne Michael Sy, professeur assistant en neurologie à l’université de Californie d’Irvine et premier auteur de l’étude.

L’allaitement de plus en plus privilégié

La myéline joue également un rôle important dans le développement cognitif du cerveau durant l’enfance, c’est la raison pour laquelle il est privilégié par un nombre croissant de femmes. Selon une enquête menée en France par Lansinoh, à l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement, qui se tient au 12 au 18 octobre 2020, le désir d’allaitement s’est amplifié ces derniers mois, en particulier depuis le début de la pandémie de Covid-19. Parmi les femmes interrogées, elles étaient 59% à vouloir allaiter leur enfant avant la crise sanitaire, et sont maintenant 74% à vouloir suivre cette démarche. Les raisons invoquées font notamment mention de l’envie des mères de donner ce qu’il y a de meilleur à leur progéniture, de créer un lien mère-enfant plus solide ainsi qu’une volonté de renforcer les défenses immunitaires du nourrisson.

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