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Découverte de l'hépatite C : «c’est une très belle histoire médicale, qui méritait le prix Nobel»

Alors que le prix Nobel de médecine est revenu aux découvreurs de l'hépatite C, Christophe Hézode, professeur d’hépatologie et praticien hospitalier en hépatologie à l’hôpital Henri Mondor, rappelle les défis que pose encore le virus responsable de cette maladie. 

Découverte de l'hépatite C : \ Dr_Microbe / istock.




Pourquoi docteur - Lundi 5 octobre, l'Académie royale des sciences de Suède a décerné son prix Nobel de médecine à trois chercheurs pour leur découverte du virus de l'hépatite C. Qu'est-ce que ces scientifiques ont changé ?

Christophe Hézode -
 Concrètement, ces trois chercheurs ont permis de mettre au point des médicaments efficaces contre l’hépatite C. Aujourd’hui grâce à eux, 99% des malades traités sont guéris, et on vise à éradiquer le virus de la planète d’ici à 2030. C’est une très belle histoire médicale, qui méritait cette récompense. 

J’ai travaillé pendant 23 ans à l’hôpital, et j’y ai connu l’époque où les traitements duraient un an, avec des effets indésirables lourds, pour ne guérir que 5 à 10% des patients.

- La France vise à éradiquer dès 2025 l’hépatite C. Que faudrait-il faire pour parvenir à cet objectif ?

En France, on estime qu’il reste environ 90 000 patients à dépister et à traiter. Comme la majorité d’entre eux ne savent pas qu’ils sont malades, on doit, pour parvenir à éradiquer l’hépatite C en 2025, mettre en priorité l’accent sur le dépistage.

- Qui sont-ils en majorité ?

Il existe trois catégories de malades à dépister. La première est constituée d’usagers de drogues, qu’ils s’injectent ou qu’ils sniffent. La deuxième concerne les migrants en provenance de pays où l’hépatite C circule beaucoup. La dernière catégorie se réfère à des personnes au profil plus classique, âgées de 50 ans ou plus, qui ont probablement été contaminées il y a de nombreuses années lors d’une transfusion sanguine. Notons également que les populations carcérales sont plus porteuses du virus que la moyenne.

- A quoi sont dus les échecs de traitement ? Combien de malades sont concernés, et que faire pour y remédier ?

Les antiviraux de première ligne ne fonctionnent pas dans 1% des cas. On emploie alors les traitements de deuxième ligne, qui là marchent sur 90% des malades.

Les échecs de traitement s’expliquent en général par un mauvais suivi des prescriptions, qui sont plus difficiles à respecter pour les populations précaires et vulnérables.  

- Quel est l’intérêt des initiatives locales pour lutter contre l’hépatite C, comme celle de l’association SOS Hépatites Bourgogne Franche-Comté ?

Attendre que les malades viennent se faire dépister dans les laboratoires d’analyse ne fonctionne pas. Le but de ces initiatives locales est donc d’aller vers eux, pour développer une stratégie de micro-élimination de l’hépatite C.

- La pandémie de Covid-19 impacte-t-elle l’hépatite C, et si oui comment ?

Il n’y a pas d’interaction entre les deux virus. Mais toutes ces mesures sanitaires font que les accès aux soins et au dépistage sont forcément moindres.

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