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Cancer : le 3ème Plan veut réduire les inégalités

L'innovation ne doit pas être un nouveau facteur d'inégalité dans la prise en charge du cancer, note le Pr Jean-Paul Vernant dans un rapport remis au gouvernement.

Cancer : le 3ème Plan veut réduire les inégalités A.MARTINES CASARES/EFE/SIPA




Avec 30,5 jours comme délai d'attente moyen pour obtenir en urgence un rendez-vous pour une IRM, le bilan du Plan cancer 2 pointait déjà il y a quelques jours le sous-équipement en France et les inégalités géographiques. Et c'est justement aux inégalités que s’attaquera principalement le Plan Cancer 3. « Tenter de régler les difficiles problèmes des inégalités sociales, des rapports entre soignants et soignés et entre médecine hospitalière et médecine de ville qui débordent largement le cadre du cancer »  c’est donc l’une des lignes directrices affichée clairement dès le préambule du rapport d’orientation pour le 3ème Plan cancer (2014-2018) remis vendredi par Pr Jean Paul Vernant au gouvernement.

 

Mettre en place des indicateurs d’inégalités

« Le cancer en France est la pathologie dans laquelle les inégalités de santé sont très marquées par rapport aux autres pathologies et par rapport aux autres pays européen » écrivent les auteurs du rapport. Ainsi, ils proposent la mise en place d’indicateurs de mesure et de contrôle de ces inégalités sociales ou géographiques. Une réduction qui pourrait être suivie par exemple par un indicateur comme celui de la mortalité prématurée par cancer. D’autre part, ces experts estiment que la prévention primaire des cancers doit être sensiblement repensée, pour s’adresser, avec des méthodes adaptées et efficaces, aux groupes à risque et aux populations précaires. Que ce soit pour le dépistage du cancer du sein ou du cancer colorectal, toutes les enquêtes montrent d’importantes disparités selon les territoires, l’âge et les caractéristiques socio-économiques. Enfin, un dernier indicateur pourrait être celui des inégalités de survies. Etant donné que la survie résulte de la prise en charge, en estimant mieux la survie, tout en intégrant des données sociales et professionnelle, il serait plus facile d’identifier les inégalités de prise en charge.

 

Des actions correctrices

« Face à une technicité de plus en plus importante, Il conviendra de prendre garde que les innovations thérapeutiques ne soient pas l’occasion d’accentuer les inégalités sociales et territoriales déjà trop importante » précise le Pr Vernant. Bien qu’il reconnaisse et salue le développement et le progrès des équipes de chercheurs en cancérologie durant les deux précédents plans, il précise qu’il sera nécessaire de poursuivre notamment les collaborations avec les industriels afin que les innovations thérapeutiques soient le plus rapidement possible à la disposition des malades. En revanche, ils plaident pour les « pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et négocient avec les industriels afin que ces innovations soient commercialisées à leur juste prix. » D’autre part, le rapport précise que l’accès aux soins continue de poser problème dans notre système de santé, notamment à cause des dépassements d’honoraires, des restes à charge (frais de transport par exemple ou certains frais d’esthétique), mais aussi des délais de diagnostic ou de prise en charge.  

 

S’adapter aux évolutions du futur en temps réel

Enfin bien que placé sous le signe de la lutte contre les inégalités, le rapport propose également deux autres objectifs pour ce 3ème Plan cancer. Tout d’abord, il faudra qu’il mette en œuvre les adaptations nécessaires du système de santé et de son financement liées aux modifications prévisibles de la prise en charge des cancers qui imposent une évolution des pratiques, des métiers et des équipements. Et pour cela, le Plan cancer 3 devrait s’appuyer davantage sur la participation du médecin traitant dans le parcours de soins qui se déroulera à l’avenir, en grande partie en ambulatoire. Enfin, le dernier grand objectif affiché dans ce rapport est qu’il est maintenant nécessaire de simplifier l’organisation actuelle pour en augmenter son efficacité et sa cohérence. Pour cela, les experts recommandent par exemple, de laisser à l’Inca toutes ses responsabilités nationales et de donner aux cancéropôles «  de larges responsabilités interrégionales » et de transformer les anciens réseaux régionaux « en délégation régionale sous la tutelle des cancéropôles. »  

 

 

Pour les ministères de la Santé et de la Recherche, les propositions du Pr Vernant « viendront enrichir le travail important des groupes de travail » mis en place par le gouvernement avec l’INCa pour élaborer le Plan cancer 3 qui sera « annoncé en début d’année 2014 ». Le cancer demeure en France la principale cause de mortalité avec 148.000 décès estimés en 2012 et 355.000 nouveaux cas par an, rappelle le rapport.

 

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