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Covid-19 : une météo froide et humide favorise sa propagation

La météo influe sur la circulation du virus, favorisée par des températures basses et des taux d’humidité élevés. C'est une étude menée par une filiale de Météo-France qui vient de confirmer.

Covid-19 : une météo froide et humide favorise sa propagation Anastaciia Petrova/iStock




L'ESSENTIEL
  • Quand le taux d'humidité est supérieur à 70% et que les températures sont basses, entre 3 degrés et 15 à 17 degrés, le virus circule beaucoup plus.
  • Quand il fait très froid, les postillons ne peuvent pas rester en suspension, quand il fait trop chaud et sec, ils s'évaporent.

Le SARS-CoV-2 ne circule pas de la même façon en fonction de la période. Son pic de circulation intervient en présence de faibles températures et de forte humidité, révèle, une étude de Predict Service, la filiale risque de Météo France. “C'est lors des températures assez basses et des taux d'humidité assez importants que les cas de Covid étaient les plus importants”, a précisé Alix Roumagnac, président de Predict Service, à Franceinfo, en faisant référence à la première vague.

Avec des températures négatives, le virus circule moins

Les chercheurs ont créé un indice permettant de caractériser la potentialité de transmission du virus selon la météo. “Une étude du MIT [Massachussets Institute of Technology] avait démontré que températures et humidité pouvaient avoir une influence dans la propagation du Covid-19 et donc depuis plus de neuf mois, nous avons essayé d'établir cette relation potentielle, a précisé Alix Roumagnac. On a mis en place un index qui intègre températures et humidité et nous essayons de corréler cet index avec le nombre de cas de Covid-19.” Baptisé IPTCC (Index Predict de transmissivité climatique du Covid-19), il contient des données collectées depuis janvier depuis 70 stations météo françaises. Les résultats ont ensuite été croisés avec ceux d’autres stations météo internationales. Ils ont fourni une corrélation entre index IPTCC élevés et pics de contamination est apparue qui s’est confirmée lors de la deuxième vague.

Les travaux suggèrent que la météo influe bien sur la capacité du virus à circuler. “Quand le taux d'humidité est supérieur à 70% et que les températures sont basses, entre 3 degrés et 15 à 17 degrés, le virus circule beaucoup plus, a observé le président de la société héraultaise Predict Service. Le principe qui a été mis au point par le MIT indique que les petites gouttelettes, les postillons qui sont chargés de virus, quand ils sont à l'extérieur du corps humain quand on tousse, ou éternue, sont soumis aux conditions hygrométriques. Quand il fait très froid, ces postillons ne peuvent pas rester en suspension, quand il fait trop chaud et sec, ils s'évaporent. Il y a un domaine intermédiaire dans lequel ces postillons vont rester en suspension et quand c'est le cas, ces gouttelettes et ces postillons peuvent être des facteurs aggravants à la transmission du Covid et c'est ce qui semble être mis en évidence par ces premières comparaisons.”

Espérer un printemps plus doux

En France, “ce sont le Grand Est, l'Île-de-France et les Hauts-de-France, qui étaient les plus impactés”, a ajouté Alix Roumagnac. Ces résultats expliquent également pourquoi de nombreux clusters se sont formés dans les abattoirs. “Ils sont froids et humides. Les salles sont nettoyées au jet d'eau, qui dissémine les particules infectées”, précise-t-il. Par ailleurs, lorsque les températures passent sous les 0°C, la diffusion du virus ralentit car les gouttelettes sur lesquelles il se fixe tombent au sol.

Ces données vont être évaluées par les autorités et pourraient aider à guider les prochaines décisions de lutte contre la propagation du virus. Jeudi dernier, Olivier Véran a confié au magazine télévisé C à vous que si ces résultats sont confirmés, ils pourraient aider à constituer des stratégies décisionnelles. “Il nous semblait important de mettre à disposition des responsables sanitaires ces informations pour que la preuve puisse être faite pour mesurer la robustesse de ces éléments, de manière à pouvoir, si c'était vrai, les intégrer dans une politique de pilotage. C'est un travail qui a commencé avec l'institut Pasteur où on va intégrer ces éléments prédicteurs dans les différents modèles, car ce sont des éléments qui peuvent aider à combattre cette pandémie”, a avancé Alix Roumagnac. 

Les faibles températures des prochaines semaines et des prochains moins poussent au pessimisme et laissent présager une forte circulation du virus. “Il faut espérer un printemps précoce et un redoux rapide”, a conclu le président de Predict Service.

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