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Coronavirus

Trois questions sur la nouvelle mutation du virus de la Covid-19

La semaine dernière, le ministre de la Santé britannique a indiqué qu’une nouvelle souche de la Covid-19 avait fait son apparition dans le sud de l’Angleterre. Est-elle vraiment nouvelle? Qu’a-t-elle de plus que les autres pour déclencher une telle vigilance? Existe-t-elle à d’autres endroits dans le monde? Pourquoi Docteur fait le point.

Trois questions sur la nouvelle mutation du virus de la Covid-19 iStockphoto.com/Yauhen Akulich




L'ESSENTIEL
  • La souche découverte au Royaume-Uni a déjà été repérée par le passé dans d'autres pays.
  • Elle a un potentiel contaminant plus fort que les autres, mais elle ne tue pas forcément plus.
  • C'est normal que les virus mutent, c'est leur manière à eux de se perfectionner pour pouvoir contaminer le plus de monde possible, afin d'assurer leur survie.

C’est une mutation de la Covid-19 comme il en existe des centaines de milliers. Pourtant, à écouter le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, et le Premier ministre, Boris Johnson, la variante VUI-202012/01 devrait faire l’objet d’une attention particulière. Hier, Matt Hancock estimait que cette variante était “hors de contrôle”, ce qui justifiait selon lui le reconfinement de Londres d’une partie de l’Angleterre. Par mesures préventives, plusieurs pays, dont la France, ont suspendu les déplacements de populations et de marchandises avec le Royaume-Uni pour plusieurs jours. Pourquoi docteur vous explique ce que nous savons actuellement sur cette nouvelle souche.

Cette souche est-elle propre au Royaume-Uni? NON

Si les chercheurs britanniques ont pu identifier cette souche aussi rapidement, c’est parce qu’elle a déjà été répertoriée par la communauté scientifique. La variante VUI-202012/01 possède en son sein la mutation N501Y, qui est responsable de la protéine du spicule (les pointes qui se trouvent à la surface du virus) de la Covid-19. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette mutation génétique a déjà été repérée en Afrique du Sud en décembre, aux Etats-Unis au mois de juillet, en Australie au mois de juin et au Brésil dès le mois d’avril. 

Selon Patrick Vallance, le conseiller scientifique du gouvernement britannique, cette nouvelle souche, bien que déjà connue, à la capacité supplanter les autres variantes là où elle s’installe. Rapidement, elle devient la forme “principale” du SARS-CoV-2 dans les régions où elle est repérée. C’est notamment ce qui se passe actuellement dans le sud de l’Angleterre.

Cette souche est-elle plus dangereuse que les autres? OUI et NON

Actuellement, il est difficile de déterminer avec certitude la dangerosité de cette nouvelle souche. Comme dit précédemment, cette nouvelle variante devient dominante dans les régions où elle s’installe. Surtout, et c’est la raison pour laquelle les agences de santé sont si vigilantes avec cette mutation, elle aurait une capacité de contamination nettement plus importantes que les autres. Selon le professeur Peter Openshaw, l’ancien président de la Société britannique d’immunologie, cette variation serait “entre 40 et 70% plus transmissible” que les précédentes souches.

Néanmoins, si cette souche a entraîné une hausse des hospitalisations pour des cas de coronavirus en décembre, comme l’indique Chris Whitty, le directeur général de la santé britannique, “rien n’indique pour le moment que cette nouvelle souche cause un taux de mortalité s élevé ni qu’elle affecte les vaccins et les traitements.

Cette mutation du virus est-elle normale? OUI

Tous les coronavirus mutent, et le SARS-CoV-2 n’échappe pas à la règle. Si cette nouvelle variante peut impressionner de prime abord, il faut garder à l’esprit que cela n’a rien d’anormal. Pour l’instant, “trois cent mille mutants de CoV-2 ont été séquencés dans le monde” selon le professeur Axel Kahn, médecin généticien. 

Les mutations d’un virus font partie de l’adaptation de ce dernier à son nouveau milieu. Etant donné que son but principal est de survivre, il change de forme en permanence en fonction des populations rencontrées. Ainsi, ces mutations servent avant tout au virus à comprendre quelles sont les caractéristiques idéales pour qu’il puisse se reproduire chez une maximum de monde. “Plus il y a de virus produits, donc de personnes infectées, plus il y a de mutations aléatoires et plus grande est la fréquence de mutations avantageuses pour le virus”, relativise Axel Kahn. 

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