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QUESTION D'ACTU

Cancer du sein

Mastectomie : de plus en plus de femmes renoncent à la reconstruction mammaire

Selon une étude de l’Université de Californie, les femmes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à refuser une reconstruction mammaire après une mastectomie et à être satisfaites de leur choix. Elles racontent cependant s’être heurtées à l’incompréhension, voire au refus du corps médical.

Mastectomie : de plus en plus de femmes renoncent à la reconstruction mammaire mediamasmedia/iStock




L'ESSENTIEL
  • L'étude qui porte sur 931 femmes ayant subi une mastectomie sans reconstruction mammaire révèle que 72 % d'entre elles sont satisfaites de leur choix.
  • S'il s'agit pour certaines de faciliter leur récupération, nombreuses sont celles à avoir refusé une reconstruction car elles sont satisfaites de l'apparence de leur paroi thoracique plate.
  • Nombreuses (22 %) sont aussi celles à se heurter au refus de leur chirurgien, qui laisse intentionnellement un excès de peau au cas où elles changeraient d'avis.

Partie intégrante de la prise en charge du cancer du sein, la reconstruction mammaire n’est aujourd’hui plus un passage obligé pour les femmes ayant eu une chirurgie mammaire non conservatrice suite à un cancer du sein.

C’est ce que met en lumière une nouvelle étude menée par des chercheurs du Jonsson Comprehensive Cancer Center de l’université de Califormie à la Los Angeles (UCLA) et publiée dans le Journal Annals of Surgical Oncology.

Un "aplatissement" désiré pour 7 femmes sur 10

En France, 20 000 mammectomies sont pratiquées chaque année en France et, parmi ces patientes, 25 % font le choix de la reconstruction mammaire (13% post-ablation et 12% l’année qui suit).

Si l’implant mammaire est souvent présenté comme une solution pour se "reconstruire physiquement" et combler la perte d’un sein, de plus en plus de femmes ayant eu une mastectomie décident aujourd’hui de s’en passer.

Les auteurs de l’étude ont ainsi interrogé 931 femmes qui ont subi une mastectomie unilatérale ou bilatérale sans reconstruction. Leur objectif : évaluer les motivant le renoncement à l'intervention, ainsi que mesurer si les chirurgiens leur ont fourni des informations et un soutien adéquats.

Premier constat : 74 % des femmes interrogées se disent satisfaites de ne pas avoir pratiqué de reconstruction mammaire. Pourtant, 22 % des répondantes ont aussi déclaré s’être vu opposer un "refus catégorique" de la part du chirurgien. "C’est-à-dire que l'intervention n'a pas été proposée au départ, que le chirurgien n'a pas soutenu la décision de la patiente ou qu'il a intentionnellement laissé de la peau supplémentaire au cas où la patiente changerait d'avis", écrivent les chercheurs.

"Subir une mastectomie avec ou sans reconstruction est souvent un choix très personnel, explique le Dr Deanna Attai, professeure adjointe de chirurgie clinique à la David Geffen School of Medicine de l'UCLA, et autrice principale de l'étude. Nous avons découvert que pour un sous-ensemble de femmes, 'l'aplatissement' est une option désirée et intentionnelle, qui devrait être soutenue par l'équipe de traitement et ne devrait pas impliquer que les femmes qui renoncent à la reconstruction ne se préoccupent pas de leur apparence post-opératoire."

Un choix à respecter

Les chercheurs ont également souhaité comprendre les raisons qui ont renoncé à une reconstruction : le souhait d’une récupération la plus rapide possible, le refus de placer en elles un corps étranger et la certitude que la reconstruction n’était pas essentielle pour leur image corporelle sont les trois réponses qui ont été les plus données.

Les chercheurs ont constaté qu'une majorité de patientes qui ont choisi de ne pas subir d'intervention chirurgicale étaient en fait satisfaites du résultat de l'opération. Toutefois, 27 % ont aussi déclaré ne pas être satisfaites de l’apparence de leur paroi thoracique.

"Certaines patientes ont été informées que l'excès de peau avait été intentionnellement laissé - malgré un accord préopératoire pour effectuer une fermeture plate de la paroi thoracique - pour être utilisé dans une reconstruction future, au cas où la patiente changerait d'avis, affirme le Dr Attai. Nous avons été surpris que certaines femmes aient dû se battre pour obtenir l'intervention qu'elles souhaitaient."

Selon elle, les chirurgiens "peuvent hésiter à recommander une mastectomie sans chirurgie de reconstruction, car ils sont moins sûrs de pouvoir fournir un résultat acceptable d'un point de vue esthétique pour les patientes qui souhaitent une paroi thoracique plate".

"Nous espérons que les résultats de cette étude serviront à informer les chirurgiens généralistes et les chirurgiens du sein que la mise à plat est une option valable pour les patientes, et qu'elle doit être proposée en tant que telle. Nous espérons également que les résultats pourront aider à informer les patientes que la mise à plat est une option, et à leur permettre de rechercher des chirurgiens qui offrent cette option et respectent leur décision", conclut la chercheuse.

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