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Santé mentale

Les antécédents suicidaires ont un impact sur le fonctionnement cognitif

Les jeunes ayant des antécédents familiaux de tentatives de suicides montrent un fonctionnement exécutif plus faible, une durée d’attention plus courte et un raisonnement linguistique plus pauvre, révèle une étude.

Les antécédents suicidaires ont un impact sur le fonctionnement cognitif kieferpix/iStock




L'ESSENTIEL
  • En étant exposés dès l'enfance au suicide ou à la tentative de suicide par le biais d'un proche, les jeunes voient leur développement neurocognitif impacté.
  • Ils ont ainsi un fonctionnement exécutif plus faible, une durée d'attention plus courte et un raisonnement linguistique plus pauvre que ceux qui n'ont pas d'antécédents familiaux de suicide.

Chaque année en France, 10 000 personnes mettent fin à leur jour, l’un des taux les plus élevés d’Europe.

Problème majeure de santé publique, le suicide n’a pas seulement un impact sur la vie des personnes qui en font la tentative. Il a aussi des conséquences nettes sur le développement neurocognitif de leurs proches. C’est ce que met en lumière une nouvelle étude publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry. Menée par des chercheurs du Lifespan Brain Institute (LiBI) de l'hôpital pour enfants de Philadelphie (CHOP) et de l'université de Pennsylvanie, elle montre que les jeunes dont un des membres de la famille a déjà tenté de mettre fin à ses jours ont un fonctionnement exécutif plus faible, une durée d'attention plus courte et un raisonnement linguistique plus pauvre que ceux qui n'ont pas d'antécédents familiaux de suicide.

Un moins bon développement neurocognitif

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 3 507 jeunes âgés de 8 à 21 ans, parmi lesquels 501 présentaient des antécédents familiaux de suicide. Ce que les auteurs de l’étude ont défini comme "une tentative de suicide mortelle ou non mortelle par un parent biologique au premier degré comme un parent, un frère ou une sœur à part entière ou un enfant".

Après avoir soumis les participants à des tests, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant des antécédents familiaux de tentatives de suicide avaient un niveau de fonctionnement exécutif nettement inférieur et obtenaient de moins bons résultats aux tests mesurant la capacité d'attention et le raisonnement linguistique.

"Les compétences de fonctionnement exécutif sont incroyablement importantes dans le développement des jeunes, affirme Jason Jones, auteur principal de l’étude et chercheur scientifique au PolicyLab et au Youth Suicide Prevention, Intervention and Research Center du CHOP. Même une petite différence pourrait se transformer en un problème de plus en plus important au cours de la vie d'un enfant, affectant des choses comme la réussite scolaire, la santé mentale et les comportements à risque."

La thérapie cognitivo-comportementale pour prévenir les comportements à risque

Un fonctionnement exécutif plus faible peut aussi entraîner une prise de décision et une résolution des problèmes moins bonnes, ce qui peut entraver la vie future de ces jeunes, qui sont eux-mêmes plus à risques, de précédentes études ayant montré que les tendances suicidaires sont fortement héréditaires.

Un fonctionnement exécutif plus faible est également lié à "un comportement impulsif et agressif, qui a toujours été lié à un comportement suicidaire. Cette étude nous montre l'importance de poser des questions sur les tentatives de suicide chez les proches lors des évaluations cliniques de patients pédiatriques, car cela peut être un facteur de risque de comportement suicidaire", détaille Rhonda Boyd, co-autrice et psychologue au sein du département de psychiatrie et de sciences comportementales des enfants et des adolescents du CHOP.

Selon les chercheurs, la thérapie cognitivo-comportementale, qui consiste notamment à aider les jeunes à verbaliser leurs pensées et leurs sentiments, à résoudre leurs problèmes et à comprendre les conséquences, peut aider à résoudre les problèmes de fonctionnement et de langage. Ils suggèrent également d'intégrer d'autres membres de la famille dans l'intervention précoce, car d'autres personnes de la famille peuvent être à risque mais ne présentent pas encore de signes de risque de comportement suicidaire.

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