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Comment le stress finit par affecter tout l’organisme

Des chercheurs ont mis en lumière l’existence dans notre organisme d’un "axe du stress" qui s’étend de notre cerveau à nos glandes surrénales, et contribue au développement de l’anxiété, la dépression, de maladies métaboliques et du diabète.

Comment le stress finit par affecter tout l’organisme magicmine/iStock




L'ESSENTIEL
  • Il existe un "axe du stress" dans notre organisme, partant de l'hypothalamus dans le cerveau et atteignant les glandes surrénales qui produisent le cortisol
  • En passant d'un organe à l'autre, le stress modifie les gènes, ce qui peut avoir pour conséquence à long terme l'apparition de troubles psychiques comme la dépression, mais aussi de maladies métaboliques

Selon un sondage réalisé en janvier 2016 par BVA pour la Chambre Syndicale de la Sophrologie, 19 % des Français se déclarent "stressés la plupart du temps" et 42 % "de temps en temps".

Un stress chronique qui a des conséquences directes sur notre santé mentale et physique puisqu’à long terme, il peut entraîner des maladies métaboliques, accélérer le vieillissement et provoquer des troubles psychiques comme l’anxiété et la dépression.

Dans une étude publiée dans la revue Science Advances, des chercheurs de l'Institut Weizmann des sciences en Israël et de l'Institut Max Planck de psychiatrie en Allemagne ont mis en lumière le rôle que joue dans notre organisme "l’axe du stress" qui part de l’hypothalamus dans notre cerveau pour arriver aux glandes surrénales, qui produisent l’hormone cortisol. Lorsque l'axe du stress est continuellement activé, des changements se produisent dans les cellules et les organes, et la production continue de cortisol contribue alors de manière substantielle aux symptômes du stress chronique.

Des gènes modifiés par le stress

Pour étudier les conséquences à long terme du stress chronique sur l’organisme, les chercheurs ont cartographié toute la longueur de l'axe de stress. L’expérience, menée sur deux séries de souris – l’un non stressée et l’autre exposée à un stress chronique – a mis en évidence l’activité de 21 723 cellules se trouvant le long de cet axe.

En comparant les résultats obtenus sur les deux groupes de souris, ils ont noté que, lorsque le message de stress passait d'un organe à l'autre, l'expression des gènes dans les cellules et les tissus eux-mêmes subissaient des changements importants. Au total, les chercheurs ont trouvé 66 gènes modifiés entre des souris normales et des souris stressées dans l'hypothalamus, 692 dans l'hypophyse et 922 dans les glandes surrénales. Ce sont dans ces glandes surrénales qu’ils ont noté les altérations les plus importantes parmi les différentes cellules.

Dans ces glandes surrénales, les chercheurs ont pu identifier pour la première fois une sous-population de cellules qui joue un rôle crucial dans la réponse et l’adaptation au stress. Situées dans le cortex surrénal, elles sont porteuses du gène Abcb1b, qui est surexprimé quand ces cellules sont en situation de stress. Selon les chercheurs, il est possible que le gène Abcb1b joue un rôle dans la libération du cortisol.

Des variantes du gène Abcb1 à l’origine de maladies dues au stress

Reste désormais à déterminer sur les résultats obtenus sur les souris sont pertinents pour l’humain. Pour le savoir, les chercheurs ont analysé des glandes surrénales qui avaient été retirées à des patients pour soulager les symptômes de la maladie de Cushing. Il s’est avéré que les cellules des glandes surrénales de ces patients présentaient un tableau similaire à celui des souris appartenant au groupe de stress chronique et exprimaient aussi le gène Abcb1.

Or, le gène Abcb1 est connu grâce à des études antérieures sur la génétique de la dépression. En effectuant des tests sanguins sur des sujets souffrant de dépression et soumis à un stress temporaire, les chercheurs ont découvert que certaines variantes du gène affectent la façon dont les glandes surrénales traitent les signaux de stress qui descendent ensuite l'axe du stress.

Cela peut conduire à affecter l’ensemble de l’organisme et être à l’origine de maladies comme le diabète ou des maladies métaboliques. Les chercheurs souhaitent désormais que leurs travaux ouvrent "de nouvelles directions pour la recherche future" et qu’ils puissent découler sur le traitement des maladies dues au stress chronique.

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