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Crise sanitaire

Hausse des syndromes dépressifs en France : les femmes sont les plus touchées

En mai 2020, 13,5% des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France déclaraient des symptômes évocateurs d'un état dépressif. Cette proportion n'était que de 10,9% en 2019.

Hausse des syndromes dépressifs en France : les femmes sont les plus touchées fizkes / istock.




L'ESSENTIEL
  • 72 % des médecins généralistes constatent également que les demandes de soins pour stress, troubles anxieux ou symptômes dépressifs sont plus fréquentes qu’à l’ordinaire, et 16 % que le nombre de ces consultations a augmenté de plus de 50 % par rapport à la fréquence antérieure à l’épidémie de Covid-19.

La DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) publie deux études très complètes* mettant en exergue la hausse des syndromes dépressifs et des consultations pour ce motif en France depuis le début de la crise sanitaire.

Les jeunes et les femmes plus vulnérables 

En mai 2020, 13,5 % des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France déclarent des symptômes évocateurs d’un état dépressif, une proportion en hausse de 2,5 points par rapport à 2019. L’augmentation est plus marquée chez les femmes et les moins de 44 ans, et tout particulièrement chez les 15-24 ans. 22% des jeunes de cette tranche d’âge déclarent ainsi des problèmes de ce type en mai 2020, contre 10,1 % en 2019 et 4,2 % en 2014. "La proportion de jeunes présentant ce type de syndromes a donc plus que doublé en l’espace de 5 ans entre 2014 et 2019, puis à nouveau entre 2019 et mai 2020", commentent les experts de la DREES.

72 % des médecins généralistes constatent également que les demandes de soins pour stress, troubles anxieux ou symptômes dépressifs sont plus fréquentes qu’à l’ordinaire, et 16 % que le nombre de ces consultations a augmenté de plus de 50 % par rapport à la fréquence antérieure à l’épidémie de Covid-19. La tendance, déjà observée lors de la première vague épidémique (55 % des médecins ont eu des demandes de soins liés à la santé mentale plus fréquentes durant le confinement du printemps 2020), s’accentue au fil du temps. "Ceci traduit peut-être la persistance, au-delà de la première période de confinement, d’une souffrance psychologique marquée dans la population générale du fait des conséquences sociales et économiques de la pandémie et des mesures mises en place pour l’endiguer", analysent les scientifiques.

Par ailleurs, les médecins exerçant dans les zones où l’intensité épidémique est élevée constatent également un peu plus souvent une hausse des demandes de soins pour stress, troubles anxieux ou dépressifs (77 % des médecins exerçant dans les départements les plus touchés sont concernés, contre 71 % pour les autres médecins).

Perte d’intérêt à faire les choses

Entre 2019 et mai 2020, quatre problèmes de santé mentale ont augmenté significativement dans la population générale :
- le fait d’être triste, déprimé ou désespéré ;
- la perte d’intérêt ou de plaisir à faire les choses ;
- les difficultés de concentration ;
- les difficultés liées au sommeil, qui concernent plus de la moitié des personnes interrogées.

Trois symptômes sont en recul :
- la fatigue et le manque d’énergie ;
- la mauvaise opinion de soi ;
- le fait de bouger ou de parler lentement ou, au contraire, d’être agité.

Par ailleurs, 21,7 % des parents interrogés déclarent que des difficultés liées au sommeil sont apparues ou ont augmenté depuis le début du confinement chez un de leur enfant de 3 à 17 ans.

Les syndromes dépressifs liés aux difficultés économiques

Les facteurs les plus fortement associés à l’état dépressif sont d’ordre économique. Les syndromes dépressifs frappent en effet un tiers des personnes en proie à une situation financière critique (qui "n’y arrivent pas sans faire de dettes"). Celles qui déclarent une situation financière "juste" ou "difficile" présentent également un sur-risque significatif de présenter un syndrome dépressif. Un état de santé dégradé et/ou la présence d’un handicap sont également des facteurs très associés à une symptomatologie dépressive, de même que les tensions ou violences conjugales.

Certaines caractéristiques individuelles associées à la détection d’un syndrome dépressif sont plus spécifiques à la période de pandémie. Ainsi, les personnes déclarant que leur situation financière s’est dégradée au cours du premier confinement (un quart des personnes de 15 ans ou plus) sont plus vulnérables, de même que les personnes ne disposant pas de jardin, de cour ou de balcon ou encore les personnes seules ou celles confinées en dehors de leur domicile habituel, chez leurs parents ou conjoint. Il existe également une forte corrélation entre l’état dépressif et la confiance accordée aux pouvoirs publics pour résoudre la crise, sans qu’il ne soit possible de déterminer le sens d’une éventuelle causalité. Par ailleurs, le fait de déclarer des symptômes évocateurs de la Covid-19 est fortement lié à la détection d’un syndrome dépressif.

*Une étude sur la santé mentale de la population française lors du premier confinement, qui analyse notamment l’évolution du syndrome dépressif dans la population générale et les différents facteurs de risque associés (DREES, Etudes & Résultats, 1185) ; Une étude sur l’activité des médecins généralistes en novembre et décembre 2020(DREES, Etudes & Résultats, 1186), qui montre une augmentation des demandes de soins liés aux questions de santé mentale.

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