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Autotests Covid-19 : mais qu’est-ce que l’on attend ?

Toujours pas disponibles et prévus uniquement pour un public ciblé à partir de la mi-avril, les autotests sont réclamés par de nombreux spécialistes. C’est le cas de Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Européen George Pompidou, qui plaide pour un déploiement rapide et massif de ces tests.

Autotests Covid-19 : mais qu’est-ce que l’on attend ? Paul Moore/iStock




L'ESSENTIEL
  • Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au moins, des autotests sont disponibles et utilisés.
  • En Grande-Bretagne, les collégiens et lycéens ont deux autotests à disposition par semaine.
  • Le déploiement des autotests en grande surface n'est pas prévu en France.

Je ne comprends pas pourquoi on utilise pas les autotests en France”, a déploré Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Européen George Pompidou, dans le podcast de la pandémie de Pourquoi Docteur, avec la Radio Santé Groupe VYV du 2 mars dernier. Courant mars, la Haute autorité de santé (HAS) a validé l’utilisation des autotests pour compléter l’arsenal de tests aux côtés des PCR, salivaires et antigéniques. Le 26 mars, lors d’un point presse en ligne, le ministère de la Santé a annoncé le déploiement de ces tests à compter de la mi-avril auprès de “publics ciblés”, en l’occurrence les étudiants et les “populations éloignées du soin” telles que les personnes précaires ou les habitants de certains territoires d’Outre-mer sont principalement visés. La question du remboursement de ce dispositif médical n’est pas tranchée. “La stratégie n’est pas encore stabilisée, notamment sur la question du remboursement selon le public, en fonction de l’âge ou de la situation de la personne”, avance-t-on au ministère de la santé.

La vente en grande surface n'est pas prévue

Cette lenteur de mise en place tranche avec ce qui se passe dans d’autres pays qui utilisent massivement les autotests. “Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au moins, des autotests sont disponibles et utilisés, ajoute Philippe Juvin. On est à un moment de l’épidémie où il faudrait tester massivement les gens et que les gens chez eux puissent avoir les moyens de se tester pour contrôler l’épidémie.” Un arrêté a été publié au Journal Officiel le 27 mars dernier pour autoriser leur utilisation mais la vente ne se fera qu’en pharmacie et leur présence en grande surface “n’est pas à l’ordre du jour”, précise-t-on du côté du ministère. 

80% d’efficacité

Le chef du service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou regarde Outre-manche et se demande pourquoi la France n’adopte pas la même stratégie que la Grande Bretagne. “Là-bas, depuis le 27 février, tous les collégiens et lycéens peuvent se tester deux fois par semaine chez eux avant d’aller à l’école, rapporte-t-il. Chez nous, on annonce 60 000 tests par jour pour 4 millions de collégiens et lycéens. En faisant le calcul, on aura fait le tour d’ici un an. Les enseignants, eux, se testent depuis la fin janvier/début février. En plus, on demande aux gens d’enregistrer leurs résultats dans une base de données qui permet de connaître le niveau de circulation du virus.” 

La lenteur d’utilisation en France a de quoi surprendre alors que ces tests ont présenté une sensibilité suffisante pour se voir autoriser par la HAS. Ils rentrent dans les critères avec une sensibilité de 80 % chez les personnes symptomatiques, de 50 % chez les asymptomatiques et d’une “spécificité” - proportion de patients sans maladie ayant un test négatif - de 99 % chez les symptomatiques. “Il y a des faux négatifs, c’est vrai, mais les autotests antigéniques sont beaucoup plus efficaces que ce que l’on dit, estime Philippe Juvin. En se testant deux fois par semaine, vous avez plus de chance d’identifier des malades qu’en faisant des tests PCR une fois par an. C’est comme si on allait à la pêche avec un filet un peu troué et bien on attrapera plus de poissons en y allant tous les jours avec un tel filet qu’en y allant une fois par an avec un beau filet.”

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