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Sécurité alimentaire

De l'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame : retrait de plusieurs aliments de consommation courante

L’oxyde d’éthylène serait présent en quantités supérieures à la limite réglementaire européenne dans certains lots de graines de sésame importées. Celles-ci étant à la base de nombreux produits de consommations courantes, les autorités sanitaires ont dû les retirer de la vente. 

De l'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame : retrait de plusieurs aliments de consommation courante Victorburnside/iStock




L'ESSENTIEL
  • La forte concentration d'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame concerne de nombreux produits tels que pains, biscuits ou plats préparés
  • Ces produits ont été retirés de la vente
  • Cette affaire illustre la difficulté de contrôler l'ensemble des denrées alimentaires importées eu Europe

Biscuits, sablés, muesli, petits pains et même une tourte de canard aux champignons. Tous ces produits font partie de la liste de ceux qui contiennent trop de résidus d'oxyde d’éthylène, un produit chimique et cancérigène. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a référencé en ligne plus de 4000 produits de consommation courante jugés dangereux, dont certains labellisés bio. La raison est qu’ils sont fabriqués à partir de graines de sésame importées d’Inde, dont la concentration en oxyde d’éthylène dépasse les quantités limites réglementaires en Europe. Ces aliments ne doivent donc pas être consommés et ont été retirés des rayons. Et le problème pourrait continuer de s'étendre car l’Inde est le principal fournisseur de sésame sur le continent européen. En France, il représente 60% des approvisionnements. 

Un risque pour la santé si le consommateur consomme des graines quotidiennement

Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination, explique ce jeudi 14 avril la DGCCRF sur son site internet. Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. Les services de la DGCCRF veillent à leur mise en œuvre.” Cette question de santé publique n’est pas récente. Les autorités sanitaires belges en étaient informées dès août dernier. Le mois suivant, après vérification, elles relayaient l’information au niveau européen. Dans un communiqué elles indiquaient que les experts nationaux avaient conclu à un risque chronique potentiel. “Cela signifie que si un consommateur devait consommer ces graines non conformes chaque jour de sa vie et en grande quantité, il y a un risque pour sa santé.” Ce problème a donc interpellé certains parlementaires français. En février dernier, Laurent Duplomb, sénateur LR de la Haute-Loire, publiait un rapport au sujet des quantités de résidus d’oxyde d’éthylène contenus dans les graines de sésame importées d’Inde. Et les chiffres sont effarants : jusqu’à  186 mg/kg de résidus, ce qui équivaut à 3 700 fois plus que la limite maximale européenne fixée à 0,05mg/kg. Selon ce rapport, plus de 100 pays dans le monde seraient concernés, dont une vingtaine au niveau européen.

Un contrôle des importations pas assez strict dans l’Union européenne

Ce dysfonctionnement met aussi en lumière un problème plus large que rencontre l’Union européenne : la difficulté de contrôler les denrées alimentaires importées. Le rapport dénonce : “Tout se passe comme si les autorités considéraient qu’une fois que le produit a été interdit en Europe, il ne pouvait plus se trouver dans les assiettes des consommateurs. Toute interdiction d’une substance active au niveau européen ou français doit s’accompagner, automatiquement, d’un renforcement des contrôles officiels aux importations. En l’espèce, les graines de sésame n’ont par exemple pas été contrôlées sur le risque d’oxyde d’éthylène, cette substance n’étant même pas incluse dans l’analyse multirésidus effectuée par les laboratoires officiels, alors qu’il a été constaté, historiquement, que les denrées indiennes pouvaient être exposées à un risque accru de présence de résidus de pesticides.” En effet, toujours selon ce document officiel, l'Union européenne interdit actuellement 907 substances alors que son plan de contrôle des importations n’en prévoit que 176 à analyser… Soit 731 substances qui ne seraient pas vérifiées quand elles entrent dans l’Union. Le sénateur Laurent Duplomb plaide donc pour un renforcement de ces règles européennes. 

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