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QUESTION D'ACTU

Nouvelle approche

Pourrait-on soulager la douleur en écoutant davantage son esprit que son corps ?

Comment les approches philosophiques peuvent être utilisées pour penser de manière nouvelle la douleur et sa gestion ? C'est le sujet sur lequel se sont penchés des chercheurs qui avancent quelques solutions.

Pourrait-on soulager la douleur en écoutant davantage son esprit que son corps ? fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le soulagement de la douleur pourrait ne pas relever d'un traitement centré sur ses causes
  • C'est parfois parce qu'elle bride l'action dans le but de ne pas l'aggraver que la douleur devient chronique

Soulager la douleur est encore aujourd'hui un rêve inaccessible, tant pour les patients qui en soufrent de façon chronique que pour les médecins qui se sentent désarmés face à certaines souffrances. Dans une étude publiée par la Ruhr University, des scientifiques proposent une nouvelle approche de la douleur et notamment la prise en compte de toutes ses conséquences. Y compris le fait qu'en limitant parfois ses actions pour y échapper ou ne pas l'aggraver, on pourrait contribuer en fait à rendre la douleur chronique.

"Notre objectif est de faire la lumière sur ces hypothèses et de découvrir comment nous pouvons penser de manière nouvelle la douleur et sa gestion à l'aide d'approches philosophiques", souligne Sabrina Coninx qui a participé à ces travaux où a été développée une approche holistique de la douleur, approche qui consiste à prendre le patient dans sa globalité plutôt que traiter un organe, une maladie ou un symptôme. D'une certains manière, la proposition revient un peu à dire : "oubliez la douleur de votre corps pour que votre esprit soit plus libre de trouver comment la réduire ou la supprimer". Un peu facile ? Les chercheurs proposent en tous cas trois règles à suivre pour y parvenir.

Ce qui est censé protéger le patient peut être le facteur qui rend la douleur chronique

La première règle qui a été posée par cette équipe, c'est d'écouter les expériences, les attentes et les préoccupations des patients qui souffrent et de voir comment leur environnement socioculturel peut influer sur leur état. Par exemple, citent les auteurs de l'étude, comment ceux qui subissent une douleur peuvent être encouragés à se protéger de tout ce qui pourrait aggraver cette douleur. Résultat, selon les chercheurs, cette "inactivité" censée protéger le patient aboutit parfois à rendre cette douleur chronique.

Deuxième postulat sur lequel repose cette étude, l'origine de la douleur n'est pas toujours la cause de son évolution en mal chronique et, surtout, le traitement de la cause n'est pas forcément celui qui permettra de soulager la douleur. "L'interaction complexe de l'expérience subjective, des attentes, des modèles de comportement appris, de la réorganisation neuronale, de la stigmatisation et d'autres facteurs doit donc être prise en compte", soulignent les auteurs.

Faire que la douleur ne soit plus un obstacle

Troisième pilier de leur raisonnement, faire du patient un acteur dans la recherche de solutions contre la douleur. "La douleur chronique modifie fondamentalement la façon dont les patients se perçoivent eux-mêmes et leur relation avec leur environnement", explique Sabrina Coninx qui avance comme solution l'implication des patients pour repérer à la fois les gestes qui peuvent leur apporter du soulagement mais aussi les motivations permettant d'aboutir à ce que la douleur ne soit plus un obstacle pour mener des actions dans leur vie quotidienne. "En se concentrant moins sur leur corps que la souffrance leur fait considérer comme un obstacle, les patients accordent plus d'attention à la façon dont ils peuvent surmonter les limitations", conclut-elle.

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