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Neuroscience

Tirs aux buts : pour marquer un penalty, mieux vaut avoir les idées courtes !

Les tireurs de penalty ont tendance à être trop focalisés sur les conséquences éventuelles d’un raté ce qui conduit à perturber leur activité cérébrale au moment de tirer.

Tirs aux buts : pour marquer un penalty, mieux vaut avoir les idées courtes ! william87/iStock




L'ESSENTIEL
  • Cette étude est la première à mesurer l'activité cérébrale des tireurs de penalty en situation.
  • Les chercheurs ont constaté que les joueurs capables de jouer sous pression activent des zones cérébrales pertinentes pour effectuer cette tâche.
  • En revanche, les plus anxieux activent le cortex pré-frontal, impliquée dans la réflexion à long terme, suggérant que ces joueurs réfléchissent aux conséquences de manquer le coup, ce qui a nui à leurs performances.

Lorsqu’un joueur de football s’apprête à tirer un penalty, il se retrouve seul face au gardien. C’est alors lui qui détient, au bout de ses crampons, le destin de son équipe dans des moments qui peuvent parfois se révéler cruciaux pour son équipe. Pour comprendre ce qui se passe alors dans la tête des tireurs soumis parfois à une grande pression, des chercheurs hollandais ont étudié leur cerveau en situation réelle. Les résultats, présentés le 7 mai dans la revue Frontiers in Computer Science, suggèrent que les tireurs qui pensent aux conséquences d'un éventuel loupé activent des régions du cerveau différentes par rapport à ceux qui ne ressentent pas la pression qui augmente les risques de se manquer.

Mesurer l'activité cérébrale en mouvement

Cette étude est la première à mesurer l'activité cérébrale des tireurs de penalty en situation.  “Comment se fait-il que des joueurs de football avec un contrôle presque parfait du ballon ne réussissent pas à marquer un penalty à seulement 11 mètres ?, s’est demandé Max Slutter, co-auteur de l’étude et chercheur en génie électrique, mathématiques et informatique à l'université de Twente, aux Pays-Bas. Évidemment, une énorme pression psychologique joue un rôle, mais pourquoi cette pression entraîne-t-elle un penalty manqué ? Nous avons tenté de répondre à cela en mesurant l'activité cérébrale des joueurs de football lors de l'exécution physique d'un penalty.”

Les chercheurs ont recruté 22 volontaires pour exécuter des tirs au but et ont mesuré leur activité cérébrale à l'aide d'une technique appelée spectroscopie fonctionnelle proche infrarouge (fNIRS). Cela implique le port d’un casque qui permet de suivre l'activité cérébrale en mouvement. Ils ont demandé aux participants de tenter des penaltys dans différentes conditions : avec un but ouvert, contre un gardien de but ami et dans une situation de haute pression où le gardien de but a tenté de les distraire et où il y avait un prix en jeu.

Différentes régions du cerveau s’activent en fonction de la gestion de la pression

Les résultats ont montré que les tireurs n’ont pas tous activés les mêmes régions du cerveau. “Nous avons constaté que les joueurs capables de jouer sous pression activent des zones cérébrales pertinentes pour effectuer cette tâche. Par exemple, une activation accrue du cortex moteur est liée à la performance sous pression. Cela semble logique car le mouvement est l'un des éléments les plus importants lors de l'exécution d'une pénalité”, a constaté le Dr Nattapong Thammasan, coauteur de l’étude. En revanche, ceux qui ressentent plus d'anxiété à manquer les pénalités activent une autre zone de leur cerveau : le cortex pré-frontal. “Cette région cérébrale est impliquée dans la réflexion à long terme, suggérant que ces joueurs réfléchissent aux conséquences de manquer le coup, ce qui a nui à leurs performances”, estiment les chercheurs.

Les chercheurs estiment que ces découvertes peuvent être utiles pour aider les joueurs à mieux performer sous pression en leur faisant savoir comment se comporte leur cerveau. Ces derniers pourraient s'entraîner à activer des régions cérébrales bénéfiques dans des situations de haute pression. Au-delà des footballeurs, cela pourrait également servir pour d’autres professions où la performance sous haute pression est importante, comme la chirurgie cérébrale, avancent les scientifiques.

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