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Fracture territoriale

Covid-19 en Ile-de-France : un bilan qui illustre les inégalités sociales de santé

Les Franciliens vivant dans une commune socialement défavorisée ont 50% plus de risques d’être hospitalisés pour Covid-19 par rapport aux plus aisés.

Covid-19 en Ile-de-France : un bilan qui illustre les inégalités sociales de santé CraigRJD / istock.




L'ESSENTIEL
  • Pour la première fois depuis septembre 2020, il y a aujourd'hui moins de 1000 personnes au total dans l'ensemble des services de réanimation français, selon les dernières données de Santé Publique France.
  • En revanche, la tendance à la hausse actuelle du nombre de nouveau cas recensés se confirme.

Selon une nouvelle étude de l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France, la pauvreté et la précarité augmentent les risques de faire une forme grave de la Covid-19. Pour parvenir à cette conclusion, les taux d’hospitalisation et de réanimation en Ile-de-France ont été analysés en comparant les évolutions à l’échelle communale au cours des deux premiers pics épidémiques.

Les communes de Seine-Saint-Denis en souffrance

"À l'échelle infrarégionale, les communes de Seine-Saint-Denis se distinguent en termes d'hospitalisations et d'occupation des services de réanimation au cours des deux vagues illustrant une fois de plus les inégalités sociales de santé", constatent les auteurs de la recherche. Ils poursuivent : "en dehors de l'effet important de l'âge et l'état de santé initial des personnes, les caractéristiques de leur environnement immédiat jouent un rôle certain dans leur vulnérabilité face au virus".  

Ainsi, être allocataire d'aides sociales et vivre dans une commune dense, plutôt défavorisée et avec une part importante de travailleurs-clés constituent autant d'indicateurs qui accroissent considérablement le risque de faire une forme grave de la Covid-19. Plus précisément, les individus résidant dans une commune socialement défavorisée ont une probabilité d’être hospitalisés pour Covid-19 de +50% par rapport aux habitants des communes les plus favorisées.

Le fait de résider dans une commune où les travailleurs-clés* sont très présents (proportion supérieure à la médiane régionale de 15,2 %) conduit à un risque plus important d’hospitalisation (+ 17 %). Ce sur-risque est plus élevé chez les 15-64 ans (23 %), ce qui laisse à penser à une contamination des travailleurs-clés eux-mêmes. "En effet, il s’agit des professions dites « indispensables » ayant continué à travailler sur site pendant les confinements, qui ont été plus particulièrement exposées à la maladie et qui ont pu en être des vecteurs de transmission dans leur environnement de vie", analysent les chercheurs. 

Forme grave : quels autres facteurs de risque ?

Parmi les autres facteurs de risque de faire une forme grave, l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France recense plus classiquement le fait d’être un homme, d’avoir plus de 50 ans et d’être en affection de longue durée.

L'Île-de-France, particulièrement touchée par la première vague de l'épidémie de Covid-19, a dû faire face à la saturation de ses capacités d'accueil en soins intensifs, le taux d'occupation de ces services dépassant les 214% lors du premier pic épidémique d'avril 2020. La deuxième vague s'est avérée moins forte en Île-de-France, contrairement à ce qui a pu être observé dans d'autres régions, mais les taux d'hospitalisations sont restés à des niveaux élevés dans la durée, mettant à nouveau à l'épreuve les services hospitaliers.

*travailleurs dans le domaine de la santé, l'éducation, la sécurité, les transports et la propreté. 

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