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Espérance de vie : le risque de mal vieillir casse le rêve d’une longévité accrue

Une étude menée auprès de Norvégiens de 60 ans et plus montre que pour ces derniers, le désir de vivre jusqu’à un âge avancé est contrecarré par la crainte de "mal vieillir", notamment le spectre de la démence et de la douleur chronique.

Espérance de vie : le risque de mal vieillir casse le rêve d’une longévité accrue eda can/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les chercheurs ont interrogé des Norvégiens de plus de 60 ans sur leur désir de longévité. Les résultats montrent qu'en vivant longtemps, ces derniers ont peur de développer une démence ou des douleurs chroniques.

Vivre longtemps, oui, mais pas en mauvaise santé. Voici ce que pensent une majorité de seniors norvégiens interrogés dans le cadre d’une étude sur l’espérance de vie, publiée ce mois-ci dans la revue Age and Ageing.

Menée par le Robert N. Butler Columbia Aging Center, basé à la Mailman School of Public Health de Columbia (États-Unis), elle montre que le désir de vivre à un âge avancé est considérablement réduit par des scénarios de vie hypothétiques défavorables, notamment ceux impliquant une démence sénile ou des douleurs chroniques.

Les chercheurs ont utilisé des données provenant de Norvège, l’un des pays au monde où l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée : 83 ans pour un enfant né en 2017. Ils ont étudié comment six conditions de santé et de vie défavorables affectaient l'espérance de vie préférée (EPP) après l'âge de 60 ans et a évalué chacune d'elles en fonction de l'âge, du sexe, de l'éducation, de l'état civil, de la fonction cognitive, de la solitude auto-déclarée et de la douleur chronique.

Au total 948 personnes âgées de 60 à 69 ans, de 70 à 79 ans et de 80 ans et plus ont participé aux entretiens et examens de santé entre 2017, 2018 et 2019.

825 des participants âgés de 60 ans et plus ont notamment dû répondre à la question suivante : "Si vous pouviez choisir librement, jusqu'à quel âge souhaiteriez-vous vivre ?"

Peur de souffrir en vieillissant

Les résultats ont montré que chez les Norvégiens de plus de 60 ans, le désir de vivre jusqu'à un âge avancé était considérablement réduit par la peur de développer une démence ou des douleurs chroniques, mais moins par la perspective de perdre son ou sa conjointe, ou d’être confronté à la pauvreté. De même, l’espérance de vie préférée des célibataires n'a pas été affectée par la perspective de se sentir seul. Enfin, les personnes ayant un niveau d'éducation élevé présentaient une EPP plus faible pour la démence et la douleur chronique.

"La démence est en tête de liste des affections pour lesquelles les gens préféreraient vivre moins longtemps - ce qui constitue un défi particulier compte tenu de l'augmentation rapide des cas de démence dans les années à venir", estime Vegard Skirbekk, professeur de santé de la population et de la famille et auteur principal des travaux."Malgré le fait que l'augmentation de l'espérance de vie se produise dans une large mesure à des âges plus avancés, où l'expérience de la perte et de l'invalidité est répandue, il y a eu remarquablement peu de preuves scientifiques sur la durée de vie souhaitée par les individus compte tenu de l'impact de ces conditions de vie défavorables", note le chercheur.

En France également, l’espérance de vie continue d’augmenter. Selon les projections de l’Insee publiées en 2016, elle atteindra 90,1 ans pour les hommes et 93 ans pour les femmes en 2070. Elle est actuellement de 85 ans et demi pour les femmes et presque 80 ans pour les hommes en 2019, selon le ministère des Solidarités. Quant à l’espérance de vie en bonne santé, elle s’élève à 64,5 ans pour les femmes et à 63,4 ans pour les hommes.

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