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Décarboxylase des Acides Aminés Aromatiques

Thérapie génique : l'espoir de traitement d'une maladie génétique rare de l'enfant

Les jeunes patients atteints d’un déficit en Décarboxylase des Acides Aminés Aromatiques, une maladie génétique pédiatrique rare, pourraient bientôt être traités par une thérapie génique. 

Thérapie génique : l'espoir de traitement d'une maladie génétique rare de l'enfant DKosig/iStock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont mis au point une thérapie génique qui améliore les symptômes d’une maladie génétique rare, le déficit en Décarboxylase des Acides Aminés Aromatiques.
  • Aucun effet secondaire indésirable n’a été observé chez les participants à l’essai clinique.

Le déficit en Décarboxylase des Acides Aminés Aromatiques (AADC) est une maladie génétique très rare de l’enfant. Celle-ci est liée à une insuffisance de fabrication de dopamine et de sérotonine par certaines cellules du cerveau. Ces substances ont un rôle très important pour le fonctionnement de cet organe et leur manque engendre d’importants troubles de la motricité chez les patients qui en sont atteints. À cause de leurs handicaps moteurs, ils ont généralement besoin d’assistance dans leur vie au quotidien. Ils ont aussi des troubles du sommeil, des problèmes d’élocution et du mal à s’alimenter. Actuellement, il n’existe pas de traitement contre cette maladie. Mais, selon une étude publiée dans la revue Nature Communications, la thérapie génique administrée dans le cerveau pourrait permettre de traiter le déficit en AADC de manière sûre et efficace. 

Le gène sain transporté jusqu’aux cellules du cerveau par un adénovirus

La thérapie génique est une stratégie thérapeutique qui consiste à faire pénétrer des gènes sains dans les cellules ou les tissus malades d'un individu afin de traiter une pathologie. Ainsi, lors de l’essai clinique, sept enfants atteints du déficit en AADC ont reçu des perfusions du gène DDC, un gène sain devant réparer les gènes malades puisque le déficit en AADC est une pathologie génétique. Ce gène DDC a été transporté par un adénovirus - inoffensif et ensuite éliminé - jusqu’aux cellules du cerveau des participants. Il a ensuite été incorporé dans l'ADN des cellules malades et leur a fourni des instructions pour fabriquer de l'AADC, l'enzyme nécessaire à la production de sérotonine et de dopamine. Enfin, l'équipe de recherche a utilisé l'imagerie par résonance magnétique pour guider le placement précis de la thérapie génique, en faisant donc un traitement ciblé. 

La thérapie génique a permis l’amélioration des symptômes

Trois mois puis vingt-quatre mois après la thérapie génique, les chercheurs ont fait passer des examens aux patients. Ceux-ci ont révélé que la thérapie génique conduisait à la production de dopamine dans les structures cérébrales profondes impliquées dans la motricité. De plus, les niveaux de métabolite de la dopamine ont augmenté de manière significative dans le liquide céphalo-rachidien. Il s’agit d’un composé organique impliqué dans le développement et la reproduction de la dopamine. Ces résultats cliniques satisfaisants ont eu des répercussions sur la vie des patients : la thérapie génique a entraîné une amélioration de leurs symptômes. Chez six des sept participants, les mouvements anormaux des yeux caractéristiques du déficit en AADC - plus précisément des globes oculaires - ont totalement disparu, ainsi que ceux de la tête, du cou et du corps. Chez certains enfants, cette amélioration a été observée dès neuf jours après le traitement. 

Pas d’effets secondaires indésirables chez les participants

Tous les jeunes patients ont montré des améliorations de leur motricité. D’autre part, après la thérapie génique, les parents d'une majorité des participants ont signalé que leurs enfants dormaient mieux et que les troubles de l'humeur, y compris l'irritabilité, s'étaient améliorés. Des progrès ont également été observés dans le comportement alimentaire et la capacité d’élocution. Deux des enfants ont même pu marcher - avec un soutien - dans les 18 mois suivant la thérapie génique. Autre aspect très positif : aucun effet secondaire indésirable n’a été observé chez les patients et la thérapie génique a été bien tolérée. Néanmoins, sept mois après l’essai clinique, un enfant est subitement mort. Pour l’instant, aucun lien n’est établi entre ce décès et le traitement administré. La cause serait due à une autre maladie. 

Cette étude est un premier pas vers une thérapie génique ciblée efficace pour le déficit en AADC… L’espoir d’une meilleure prise en charge pour les 135 personnes souffrant de cette maladie dans le monde.

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