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L’Anses alerte sur le potentiel cancérigène de certains traitements anti-cancer

Les médicaments cytostatiques, destinés à soigner les cancers, contiennent des molécules potentiellement cancérogènes pour les cellules saines. L’ANSES alerte sur le risque encouru par  les professionnels qui les manipulent régulièrement. 

L’Anses alerte sur le potentiel cancérigène de certains traitements anti-cancer AlexRaths/istock




L'ESSENTIEL
  • 92 000 salariés seraient exposés à ces substances potentiellement cancérogènes.
  • Ces substances sont difficiles à remplacer compte tenu de leur importance thérapeutique.
  • L'Anses recommande d'étendre l'évaluation des risques à d'autres médicaments, et pas uniquement des anti-cancéreux.

Des médicaments nécessaires mais potentiellement dangereux. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) met en garde les professionnels exposés aux médicament cytostatiques, utilisés dans le traitement du cancer. "En raison de leurs mécanismes d’action, les cytostatiques sont susceptibles de présenter des propriétés cancérogènes pour les cellules saines", précise l’agence dans un communiqué. 

Quelles sont les utilisations des médicaments cytostatiques ? 

Ces médicaments permettent de stopper la prolifération cellulaire et sont utilisés dans le cadre de chimiothérapies. "En médecine humaine comme en médecine vétérinaire, dans les établissements de santé, en milieu hospitalier ou non : soins médicaux à domicile, hospices, maisons de soins, cliniques vétérinaires, etc, indique l’Anses. A l’hôpital, ils peuvent également être utilisés dans d’autres services que les unités d’oncologie, comme la rhumatologie, l’immunologie, la dermatologie ou encore la gynécologie."

Une évolution du cadre réglementaire…

S’ils soignent les patients, ces médicaments exposent les soignants à des substances potentiellement cancérogènes. Pour prendre en compte ces risques, l’Anses, sur sollicitation de la Direction générale du travail, a inclus 18 principes actifs de médicaments anticancéreux à l’arrêté français fixant la liste des substances, mélanges ou procédés cancérogènes. "Contrairement aux produits utilisés en milieu industriel, le règlement européen n’impose pas de prévenir l’utilisateur du caractère dangereux des médicaments via un étiquetage spécifique, déclare Henri Bastos, Directeur scientifique santé-travail à l’Anses, dans le communiqué. En proposant d’inscrire les travaux exposant à ces 18 substances dans l’arrêté français, nous contribuons à l’évolution du cadre réglementaire pour une meilleure protection des professionnels exposés." 

… pour mieux protéger les soignants

L’Anses émet plusieurs recommandations pour y parvenir. En premier lieu, les "circonstances d’exposition" doivent être déterminées : est-ce que les personnes manipulent les médicaments lors de leur transport, de leur conditionnement, pour l’administration à des patients ou sous forme de déchets ? "Il faut s’intéresser à toute la chaîne d’exposition, de la préparation des médicaments et leur administration à la contamination des personnels par les excrétas du patient (sueur, vomissures) ou encore le traitement du linge ou des déchets", ajoute Henri Bastos. L’agence recommande ensuite de former les professionnels au risque encouru liés à l’exposition à ces substances, en leur apprenant par exemple des techniques de retrait des gants contaminés. Enfin, elle conseille de mettre en place un suivi de l’exposition des salariés exposés. 

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