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Coronavirus

Les flatulences sont-elles vraiment des vecteurs de la Covid ?

La présence de matière fécale, où des traces de virus sont détectables, dans les flatulences interroge sur leur potentiel infectieux.

Les flatulences sont-elles vraiment des vecteurs de la Covid ? Ocskaymark/iStock




L'ESSENTIEL
  • Il n’existe pour l’heure aucune preuve que la matière virale trouvée dans les selles soit infectieuse.
  • L'Organisation mondiale de la santé a classé le risque d'attraper la Covid-19 par contact avec les selles d'une personne infectée comme “faible”.
  • Pouvoir attraper la Covid par les flatulences semblent hautement improbable, les vêtements jouant en plus le rôle de filtre.

Il est connu que le SARS-CoV-2 se transmet par les gouttelettes générées par la parole, les éternuements ou encore la toux. Le 6 avril 2020, un médecin australien, Andy Tagg, s’est demandé sur Twitter si les flatulences ne peuvent pas elles aussi être vecteurs de transmission du virus. Le virus ayant été détecté dans les matières fécales – ce qui permet notamment l’analyse des eaux usées qui fournit de précieuses informations sur la circulation du virus -, le médecin affirme que sa diffusion au travers des pets est possible mais que cela reste à confirmer.

L’OMS classe le risque d’infection par les selles comme “faible”

La présence de matière fécale dans les flatulences laisse penser que les pets peuvent être des vecteurs de transmission du virus. Mais si le coronavirus a bien été trouvé dans les matières fécales de certaines des personnes infectées, il n’y a eu “aucune transmission fécale-orale confirmée”, avance les autorités sanitaires américaines. En outre, il n’existe pour l’heure aucune preuve que cette matière virale trouvée dans les selles soit infectieuse. L'Organisation mondiale de la santé classe ainsi le risque d'attraper la Covid-19 par contact avec les selles d'une personne infectée comme “faible”. Mais parce qu'il y a un risque, l'OMS conseille aux gens de se laver les mains régulièrement après être allé aux toilettes et avant de manger.

Les épidémies passées de coronavirus, comme le SRAS et le MERS, donnent des indications sur le risque présenté par la pandémie actuelle. En se basant sur celles-ci, le risque apparaît minime, notent les autorités américaines. Cependant, lors de l'épidémie de SRAS de 2003, il y a eu des cas de transmission du virus associé aux aérosols d'égouts à Hong Kong. “Les endroits où la plomberie est moderne aujourd'hui, il s'agit également d'une forme de propagation peu probable, car les matières fécales sont rejetées dans les toilettes et le système empêche les gaz de remonter”, affirme pour USA Today le Dr William Schaffner, directeur médical de la Fondation nationale pour les maladies infectieuses et professeur de maladies infectieuses à l'université Vanderbilt.

Les vêtements agissent comme les masques

Au-delà de l’éventuelle transmissibilité du virus par les selles et donc potentiellement par les gaz, la présence de vêtements sert de filtre et empêche les aérosols de s’échapper, à la manière des masques. “Il y a aussi la distanciation sociale qui est importante, et honnêtement, une bonne règle d'étiquette pour la vie en général est de ne pas péter autour des autres”, ajoute Ravina Kullar, experte en maladies infectieuses pour l'Infectious Diseases Society of America.

En conclusion, il apparaît très improbable de pouvoir transmettre le virus par les flatulences. “Bien que cela soit théoriquement possible, il n'y a aucune preuve que cela soit possible et cela ne semble pas être une raison pour que les gens s'inquiètent de contracter la Covid-19 à partir de gaz”, a conclu William Schaffner.

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