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Psychologie

Covid-19 : la pandémie contribue à la violence politique

Les conséquences psychologiques de la pandémie sur les individus ont un impact sur leur perception de l'Etat et du système politique en général. 

Covid-19 : la pandémie contribue à  la violence politique Halfpoint/istock




L'ESSENTIEL
  • En 2020, il y a eu près de 22 000 manifestations aux États-Unis.
  • Dans le monde, elles ont augmenté de 7% en moyenne par rapport à 2019.

La pandémie de coronovirus bouleverse nos habitudes, challenge nos systèmes de santé et oblige les économies à s’adapter. Selon une étude parue dans Psychological Science, elle remet aussi en question les relations entre les citoyens et l’Etat. Leurs travaux ont été réalisés grâce à des questionnaires, transmis aux habitants de différents pays dont la Hongrie, les Etats-Unis, l’Italie et le Danemark. Au total, ils ont interrogé plus de 6 000 adultes. 

Quand psychologie et politique sont liées 

"La pandémie a perturbé notre mode de vie, ce qui a généré des frustrations, une exclusion sociale sans précédent, et une multitude d’autres problèmes, souligne Henrikas Bartusevičius, auteur principal de cette étude. Nos recherches montrent que le coût psychologique associé au fait de vivre dans des temps de pandémie a aussi attisé des attitudes antigouvernementales et anti-système, ce qui a conduit à des violences politiques dans de nombreux pays." Pour parvenir à ce constat, le chercheur et son équipe ont posé des questions aux participants sur les conséquences de la pandémie sur leur santé, leurs finances, leurs relations sociales mais aussi sur leurs droits. Ils ont du dire s’ils ressentaient de l’insatisfaction vis-à-vis de leur gouvernement, s’ils songeaient à s’engager dans des mouvements de protestation, voire dans la violence politique ou s’ils l’avaient déjà fait. Selon les autres de la recherche, le poids ou le coût psychologique du virus peut être défini par l’ensemble du stress subi par les individus en cette période, qu’il s’agisse de la peur de la maladie, des mesures de restrictions sociales, du port du masque, etc. 

Une tendance à la violence 

"Les résultats de ce sondage révèlent des associations frappantes entre le poids psychologique de la Covid-19 et les comportements fortement disruptifs, dont l’usage de la violence dans un but politique", soulignent les auteurs de la recherche. En revanche, ils n’ont observé aucun lien entre la Covid-19 et la volonté de s’engager dans des formes d’activisme pacifiques. Selon les pays les résultats varient : les Hongrois ont ressenti un coût psychologique de la Covid-19 plus élevé, alors qu’il était faible pour les Danois. Pourtant, ces derniers étaient les plus vigoureux dans leurs attitudes anti-système et leur volonté de violence politique. 

Quelles sont les causes ?

Selon l’équipe de chercheurs, ce lien entre pandémie et violence politique pourrait s’expliquer en partie par les conséquences du virus sur les sociétés. "La pandémie et les confinements ont affectés de manière inégale les différents groupes sociaux, ce qui a généré des sentiments d’injustice et de colère, potentiellement dirigés contre les gouvernements", soulignent les auteurs. L’exclusion sociale et la marginalisation de certains groupes se sont également renforcés, ce qui a pu amplifier les comportements anti-système. Pour les auteurs de cette étude, lorsque la pandémie sera terminée et que le temps sera à la reconstruction, il est primordial que des mesures soient prises pour rétablir des relations correctes entre les citoyens et l’Etat, ainsi que pour redresser le système économique et la santé. 

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