- 30 millions de personnes dans le monde souffrent de psoriasis.
- La maladie se manifeste sous forme de poussées, alternées avec des périodes moins actives voire des rémissions.
Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau : elle se caractérise par des plaques rouges, parfois recouvertes de squames, des croûtes épaisses. Des chercheurs du Michigan, aux États-Unis, ont découvert qu’une protéine permettrait de réduire la gravité de la pathologie. Dans une étude sur la souris, ils ont constaté que le niveau d’une protéine est directement lié à l’inflammation. Leurs travaux ont été publiés dans la revue spécialisée Journal of Investigative Dermatology.
Une protéine qui prépare la peau à l’inflammation
De précédents travaux avaient identifié des taux anormalement élevés de certaines protéines dans les lésions de patients atteints de psoriasis. Cette fois, l’équipe américaine a eu recours à un modèle qui mime un psoriasis chez la souris. Ils ont divisé les rongeurs en groupes avec la protéine à des niveaux faibles, normaux ou élevés. La protéine sur-exprimée à elle seule n'a pas induit la maladie, mais elle a préparé la peau à la réponse inflammatoire qui a suivi. En modifiant les niveaux de la protéine IFN Kappa, fabriquée naturellement par les cellules de la peau, ils ont constaté que la gravité de l’inflammation variait ainsi que la production des cytokines, des molécules responsables de celle-ci. "Ce travail montre comment le contexte de l'environnement cutané peut façonner les réponses inflammatoires", a commenté l’une des autrices de l’étude, Mehrnaz Gharaee-Kermani.
Des traitements plus ciblés ?
L’équipe de recherche espère pouvoir appliquer ces découvertes dans l’élaboration de traitements. "Comprendre comment l’interféron kappa peut moduler le psoriasis nous approche encore plus d’une optimisation des traitements", commente Michelle Kahlenberg, autrice principale de l’étude. Aujourd’hui, plusieurs médicaments sont disponibles, mais selon elle, cette nouvelle approche sur les protéines pourrait permettre d’agir plus précisément. "Comprendre le niveau de protéine d'un patient pourrait nous aider à cibler des choses précises chez cette personne pour guérir sa maladie plus rapidement et permettre la rémission", détaille-t-elle. Aujourd’hui, le traitement est uniquement symptomatique : il permet d’agir localement ou généralement sur l’inflammation pour réduire les lésions. Lorsqu'il est efficace, la rémission complète est possible mais un traitement d'entretien peut être nécessaire pour empêcher les plaques d'apparaître à nouveau.