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Alzheimer

Partir plus tard à la retraite ralentirait le déclin cognitif

Selon une nouvelle étude, rester sur le marché du travail jusqu’à l’âge de 67 ans protégerait contre le déclin cognitif comme celui observé avec la maladie d’Alzheimer.

Partir plus tard à la retraite ralentirait le déclin cognitif yacobchuk/iStock




L'ESSENTIEL
  • En prenant en compte différents facteurs comme les origines sociales, le sexe, le statut social et économique ou encore le niveau d'éducation et de profession, les chercheurs ont constaté que les personnes restant professionnellement actives plus longtemps présentaient moins de troubles cognitifs. 
  • Selon leurs travaux de modélisation, reculer l'âge de départ à la retraite à 67 ans permettrait de ralentir le déclin cognitif de maladies comme Alzheimer. 
  • Il est toutefois possible de maintenir les facultés cognitives autrement qu'en travaillant, par exemple en effectuant des activités de bénévolat qui maintiennent le cerveau "actif". 

Point phare de la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement, le recul de l'âge légal de départ à la retraite ne fait pas l’unanimité auprès des travailleurs. Alors qu’un récent rapport du Conseil d’orientation des retraites avance qu’il serait nécessaire de porter cet âge à 64 ans en pour permettre un retour à l’équilibre du régime des retraites, une nouvelle étude publiée dans la revue SSM Population Health estime que différer l’âge de départ à la retraite pourrait être bénéfique à la santé cognitive.

Selon ses auteurs, participer au marché du travail jusqu’à l’âge de 67 ans permettrait de ralentir le déclin cognitif et protègerait contre les troubles cognitifs, tels que ceux causés par la maladie d'Alzheimer. Cet effet protecteur semble se maintenir indépendamment du sexe et du niveau d'éducation ou de profession.

Une conséquence "fortuite et involontaire" sur le maintien cognitif

Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de recherche a utilisé les données de la Health and Retirement Study sur plus de 20 000 Américains âgés de 55 à 75 ans qui ont participé au marché du travail à un moment donné entre 1996 et 2014. Elle a tenu compte des facteurs sociodémographiques, comportementaux et de santé variables et invariants dans le temps, ainsi que des facteurs de risque de déclin cognitif. Dans un premier temps, les chercheurs ont effectué des analyses de modération pour déterminer si l'effet de la retraite différée sur la fonction cognitive diffère selon le sexe, le niveau de scolarité et/ou le niveau professionnel. Ils ont enfin mené des analyses de médiation pour tester si les symptômes dépressifs ou la santé fonctionnent comme des mécanismes liant la retraite et la fonction cognitive.

Les résultats montrent que le report de l'âge de la retraite peut avoir une conséquence "fortuite et involontaire" sur le maintien cognitif. "Dans cette étude, nous abordons la retraite et la fonction cognitive en partant du principe qu'elles arrivent toutes deux vers la fin d'un long parcours de vie, explique Angelo Lorenti, chercheur au Max Planck Institute for Demographic Research (MPIDR) en Allemagne et co-auteur de l’étude. Il commence par les origines sociales d'une personne en termes d'ethnicité, de sexe et de statut social et économique au début de la vie, se poursuit avec le niveau d'éducation et de profession et les comportements de santé, et va jusqu'à des facteurs plus proches tels que le statut de partenaire et la santé mentale et physique. Tous ces types de facteurs s'accumulent et interagissent tout au long de la vie pour affecter à la fois la fonction cognitive et l'âge de la retraite."

Pour les auteurs de l’étude, ce lien entre recul de l’âge du départ à la retraite et maintien des capacités cognitives s’explique probablement par la nature même de l’activité professionnelle. En maintenant le cerveau actif, les tâches et les conditions de travail contribuent également à la fonction cognitive. Mais, notent-ils, l’activité professionnelle n’est pas la seule à avoir un effet protecteur sur les fonctions cognitives. D’autres activité cognitivement ou socialement attrayantes comme le bénévolat peuvent aussi protéger contre le déclin des facultés cognitives.

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