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Commotions cérébrales

Rugby : les premiers chocs sont les plus dangereux

Dès leur première saison professionnelle, les joueurs de rugby voient leur flux sanguin vers le cerveau et leurs fonctions cognitives être fragilisées à cause des coups portés à la tête.

Rugby : les premiers chocs sont les plus dangereux saintho/iStock




L'ESSENTIEL
  • Parmi les fonctions cognitives concernées se trouvent la capacité de raisonner, de se souvenir, de formuler des idées et de faire de la gymnastique mentale.
  • Les troubles ne sont pas uniquement causés par une ou plusieurs commotions cérébrales mais que n’importe quel choc à la tête, même s’il paraît mineur, mais effectué de façon répétée, peut avoir des conséquences.
  • Un joueur professionnel subit près de 11 000 chocs par saison.

La pratique du rugby au niveau professionnel est impactante pour la santé des joueurs dès la première saison professionnelle. Des chercheurs de l’université de South Wales ont suivi une équipe participant au United Rugby Championship – une ligue réunissant les meilleurs clubs gallois, écossais, irlandais, italiens et sud-africains - pendant une saison entière et effectué des tests sur les joueurs pendant la pré-saison, à la mi-saison et à la fin de la saison. Les résultats, publiés le 5 août dans le Journal of Experimental Physiology, suggèrent qu’un rugbyman peut voir son cerveau affecté dès sa première saison au niveau professionnel.

20 % des commotions cérébrales à l’entraînement

Avec les mêlées, les rucks ou encore les plaquages, la santé physique des rugbymen est mise à rude épreuve pendant les matchs. Les chercheurs ont constaté que tous ces chocs entraînent un déclin des fonctions cognitives et une baisse de l’afflux sanguin vers le cerveau chez les joueurs dès leur première saison. Parmi les fonctions cognitives concernées se trouvent la capacité de raisonner, de se souvenir, de formuler des idées et de faire de la gymnastique mentale.

Les chercheurs ont constaté que les troubles ne sont pas uniquement causés par une ou plusieurs commotions cérébrales mais que n’importe quel choc à la tête, même s’il paraît mineur, mais effectué de façon répétée, peut avoir des conséquences. Les joueurs professionnels seraient plus concernés car ils enchaînent plus de matchs, les empêchant de bien récupérer entre deux chocs. À cela s’ajoute les entraînements où, selon la Fédération britannique de rugby, se produisent 20% des commotions cérébrales.

Une question brûlante dans le milieu du rugby

La question des atteintes au cerveau des athlètes est de plus en plus présente dans le monde du rugby. Actuellement, environ 200 anciens joueurs ont entamé une action en justice contre les instances dirigeantes du jeu que sont le World Rugby, la Welsh Rugby Union et la Rugby Football Union. Certains de ces anciens joueurs ont reçu un diagnostic de démence précoce et affirment que les autorités ne les ont pas protégés contre les risques de commotions cérébrales et de chocs à la tête.

Parmi eux, Shane Williams, un ancien ailier gallois, est l’un des plus actifs sur le sujet. Il a récemment plaidé pour limiter le nombre de remplacement au cours d’un match, arguant que les nouveaux entrants causeraient plus de dégâts face à des adversaires fatigués et donc plus à risque de se blesser.

11 000 chocs par saison

L’ancienne gloire du rugby gallois, retraité depuis 2014, s'est demandé si son cerveau avait été affecté par le jeu. “Je me pose toujours la question : ma mémoire s'est-elle détériorée à cause de mon âge ? Je me demande toujours - est-ce à cause de mon âge ? Ou est-ce parce que j'ai pris des coups au fil des ans ?”, s’est-il interrogé à la BBC.

Des études antérieures ont estimé qu’un joueur professionnel subit près de 11 000 chocs par saison. À cela s’ajoute de plus en plus de preuves scientifiques qui montrent que les commotions cérébrales ne sont pas les seuls impacts à avoir des conséquences sur le cerveau des sportifs mais également l’accumulation des coups et le volume des événements de contact.

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